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Entretien avec François-Xavier Martin (X 1963)
Vous êtes diplômé de la promotion 1963. Pourquoi avez-vous choisi d’intégrer l’École polytechnique ?
À l'école primaire et au lycée, j'étais un très bon élève. Mes matières préférées étaient la physique et le grec. N'étant pas attiré par l'enseignement, j'aurais pu devenir ingénieur ou archéologue. Mais sauf s'ils avaient de véritables dons littéraires - ce qui n'était pas mon cas - les bons élèves du secondaire étaient presque automatiquement orientés vers la terminale dite Math Elem. De là, les meilleurs entraient habituellement en classe préparatoire scientifique, formation reine de l'époque qui n'était alors pas soumise à une concurrence aussi forte qu'aujourd'hui de la part des études de médecine, des prépas commerciales ou encore de Sciences Po et de l’ENA (cette dernière étant alors pratiquement inconnue en dehors de milieux initiés). Quant à l'université, elle paraissait alors réservée aux futurs professeurs. Une fois en classe préparatoire dans le meilleur lycée qui m'avait été accessible, Saint-Louis à Paris, j'ai essayé de réussir le concours réputé le plus difficile... J'ai ainsi eu la chance d'être reçu à l'X en 1963 dès ma première tentative.
Pourriez-vous revenir sur votre parcours ?
À l'époque, le programme des études à l'X était exactement le même pour tous les élèves, hormis le choix de la langue vivante ! Il était très orienté vers les mathématiques qui n'étaient pas ma meilleure matière. J'avais beaucoup plus d'intuition en physique et je me suis retrouvé avec des condisciples qui, tout en étant plus doués en maths que moi, avaient redoublé leur année de Math Spé. Le passage par une école d'application nous était alors vivement recommandé, mais mon niveau moyen en mathématiques ne me permettait pas d’accéder aux Corps d'État intéressants via le classement. J’ai finalement été recruté sur entretien par l'EDF, qui offrait à Supélec le même type de formation qu'un Corps. J’ai ensuite travaillé durant deux ans dans le nucléaire EDF tout en suivant deux soirs par semaine et le samedi matin, les cours de Sciences Po dans la section économique et financière. Mon diplôme de Sciences Po obtenu, j’ai quitté l’EDF où j’avais découvert l’informatique pour entrer dans une société spécialisée dans ce domaine. J’ai alors été détaché pendant deux ans à un poste de responsabilité dans un projet européen aux Pays-Bas. De retour en France en 1970, j'ai travaillé jusqu'à ma retraite dans des sociétés du secteur informatique puis des télécommunications, avec un très fort tropisme vers l'international.
En quoi la formation que vous avez reçue à l’X vous a été utile pour exercer vos différentes fonctions, notamment celles ayant une dimension internationale ?
La rigueur dans l'analyse des faits et des situations qui m’a été enseignée à l’X m’a toujours été utile dans ma vie professionnelle. Quant à l'international, à l'X au début des années 60 c'était pratiquement inexistant en dehors des cours de langue ! Je m'y suis donc mis par pur tropisme personnel.
Vous avez toujours été très impliqué auprès de l’AX et de la FX et depuis 1999, vous êtes un donateur fidèle de la Fondation. Pourquoi est-il important pour vous de donner ?
Dans la société française, le fait d'être diplômé de l'X est un atout assez extraordinaire qui ouvre de nombreuses portes. J'ai trouvé normal de manifester ma reconnaissance en encourageant la Fondation qui a largement contribué à faire évoluer l’École polytechnique afin qu'elle conserve une place de premier plan dans les formations françaises et même mondiales. Quant à l'AX, je m'y suis investi dans le but de rendre consciente notre communauté de la nécessité d'encourager la transformation de notre École et de communiquer, en particulier à l'international.
Selon vous, quel rôle la Fondation doit-elle jouer pour l’avenir de l’X ?
La Fondation doit continuer à accompagner la transformation et l'internationalisation de l'X. Elle est en mesure d’apporter à l’X de nouvelles sources de financement qui viennent en complément des ressources publiques. Elle joue un rôle déterminant dans le support aux indispensables opérations d’internationalisation que l’X seule pourrait difficilement financer face à de riches universités étrangères concurrentes.