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CHAUCHAT Henri (X1883)
Né le 17 mars 1863 à ParisDécédé le 5 septembre 1917
Promotion X1883Grade le plus élevé atteint au cours de la carrière : colonel (artillerie)
Insérer photo : chauchat_eleve_coll_archives_X.jpg
Henri Chauchat nait à Paris le 17 mars 1863. Il est le fils de Jacques Henri Chauchat, auditeur au Conseil d’État. En 1883, il entre à l’École polytechnique en se classant 135e. Il en sort 134e sur une liste de 222 deux ans plus tard et est alors admis à l’École d’application de l’Artillerie et du Génie. Il en sort en 1888 avec le grade de lieutenant et est affecté au 30e Régiment d’Artillerie.Après un passage au 22e RA, il arrive au 12e en février 1892 et devient en même temps instructeur à l’École d’application de l’Artillerie et du Génie. Il conservera cette fonction plusieurs années. Le 23 mars 1895, Chauchat est promu capitaine et est alors transféré au 28ème Régiment d’Artillerie de Campagne de Vannes et détaché à la Commission d’expériences de tir de Versailles où il travaille depuis le mois de février.En 1900, il remporte le concours de tir au révolver d’ordonnance [1] organisé à l'occasion de l'exposition universelle. Sa première place lui rapporte 300 francs-or ainsi qu’un révolver d’honneur du ministère de la Guerre.
Insérer photo : chauchat_concours_tir_dr_0.jpgLégende : Le capitaine Chauchat lors de sa victoire au concours de tir de l’exposition universelle de 1900
Au cours de cette même période, l’officier fait connaissance du contrôleur Charles Sutter alors armurier reconnu à Châtellerault. Rapidement, ils mettent leurs compétences en commun et créent différents prototypes d’armes et de munitions. Leur collaboration donnera naissance à sept projets de fusils Chauchat-Sutter (C.S) entre 1903 et 1909 [2]. En 1906 Chauchat passe officiellement commandant et est alors affecté à l’atelier de Puteaux. Leur création commune la plus illustre est sans nul doute le fusil mitrailleur réglementaire modèle 15 auquel Chauchat a laissé son nom.
A la déclaration de guerre, Chauchat vient d’être promu au grade de lieutenant-colonel quelques mois. On le retrouve au poste de directeur adjoint de la manufacture d’armes de Saint-Étienne qu’il occupe depuis 1913. Malgré son affectation, il travaille souvent à Versailles où il expérimente la mitrailleuse légère C.S [3], qui équiperont notamment des avions du Camp Retranché de Paris au cours des premières semaines de la guerre.Dès 1915, une commission officielle regroupant Chauchat, Sutter et Ribeyrolles est créé. Leur but est de mettre au point au plus vite une mitrailleuse légère destinée à appuyer les troupes d’assaut [4], mais moins onéreuse et plus maniable que les mitrailleuses Saint-Étienne ou Hotchkiss. Dans l’urgence, le groupe élaborera alors le prototype du fusil-mitrailleur C.S.R.G [5] de 8 mm modèle 1915 [6], plus communément appelé « Chauchat ». Ce dernier est cependant de qualité très médiocre et il n’entre en dotation que dans très peu d’unités.
Après une mise au point complexe le prototype définitif est adopté en mai 1916 sous l'appellation « fusil automatique R.S.C 1917 ». Ce dernier prend pour base différents éléments constitutifs du Lebel (crosse, fût, garnitures) afin d’utiliser les stocks existant pour créer une arme la plus économique possible [7]. Après avoir surmonté des difficultés de fabrication, sa production en série débute véritablement au printemps 1917. L'arme est alors envoyée au front où elle devient le premier fusil-mitrailleur distribué en masse dans l’Armée Française, mais également auprès des troupes américaines [8]. Ses tireurs sont rigoureusement sélectionnés car l'arme est mal protégée contre les intrusions de boue et de poussière dans ses mécanismes. Il est donc indispensable de trouver des servants soigneux pour limiter ses nombreux défauts [9].
Insérer photo : chauchat_tireurs_coll_particuliere.jpg
Légende : Une équipe se servant d’un fusil-mitrailleur Chauchat en 1917Collection particulière
Chauchat ne verra cependant jamais la diffusion à grande échelle de cette arme. En effet, le 5 septembre 1917, l’inventeur décède d'une crise pulmonaire au cours d’un trajet en train entre Saint-Étienne et Paris. Ayant passé une grande partie de sa carrière dans les établissements d’expérimentation d’armes, il y a respiré en permanence des fumées toxiques, il est probable que son affection respiratoire résulte de son exposition permanente aux émanations de poudre et d'amorces. Il repose aujourd’hui au cimetière du Père-Lachaise.Au lendemain de sa disparition, Chauchat fera l’objet de différents hommages. Il a par ailleurs obtenu différents honneurs et décorations. Ainsi, il est entre autre officier de la Légion d’Honneur [10], commandeur de l’ordre de Sainte-Anne de Russie ou encore Compagnon de Saint-Michel et Saint-Georges.
Sources et bibliographie
• Archives de l’École polytechnique, Dossiers X1A (1883) et VI2A2 (1883).• Dossier personnel de bénéficiaire de la Légion d’Honneur en ligne dans la base Leonore, cote LH/504/65.
Notes
[1] Plus de 10000 personnes y ont participé.[2] Par la suite, Paul Ribeyrolles, directeur de l’atelier Gladiator, viendra s’ajouter au duo de créateurs afin de les aider à perfectionner les armes qu’ils mettent au point.[3] Cette dernière est l’ancêtre du fusil mitrailleur modèle 1915 auquel il prêtera son nom.[4] Depuis la fin des années 1890, différents bureaux d’étude ont commencé à réfléchir sur la création d’un fusil semi-automatique.[5] Le «G» vient de Gladiator, l’usine de cycles du Pré-Saint-Gervais dirigée par Paul Ribeyrolles, qui le produisit.[6] Dès avril 1915, la fabrication de 50000 fusils mitrailleurs de ce premier modèle est demandée mais la commande n’est honorée que de manière lacunaire en raison d’une fabrication complexe et des nombreuses imperfections de cette arme.[7] L’utilisation d’un calibre de munitions standard de 8 mm va également dans ce sens.[8] Les armes à destination des troupes américaines seront cependant largement décriées en raison de graves défauts de fabrication dans les ateliers Gladiator.[9] Outre son poids et sa taille, cette arme est sujette à de nombreux enrayements (causés par son chargeur semi-circulaire et au fait que la cartouche de 8 mm Lebel ne soit pas adaptée au tir automatique) et à des failles multiples au moment du tir.[10] Il est officier depuis le 16 février 1916. Auparavant, il a été nommé chevalier le 29 décembre 1903.