Des cours anciens à la recherche de leur bibliothèque

Un don récent à la bibliothèque est venu enrichir la collection des cours anciens de l’École polytechnique.

Les chemins qui mènent aux collections historiques de l’École polytechnique sont parfois des chemins détournés.

Si les collections historiques de la bibliothèque et de son musée s’enrichissent en premier lieu en provenance des versements des services et laboratoires de l’École, d’autres provenances sont possibles, notamment les dons issus de familles d’anciens élèves ou de particuliers. Mais les moyens qui permettent à ces derniers de « trouver » les archives de l’École prennent parfois un tour particulier.

Ce fut le cas pour un don constitué de cours de Maurice d’Ocagne, professeur de Géométrie à l’École polytechnique.

Ce cours fut ainsi au préalable proposé à la médiathèque de la ville des Ulis (agglomération de Paris-Saclay), laquelle, via la bibliothèque de l’université de Paris-Saclay, a pris contact avec la bibliothèque de l’École polytechnique, qui a accepté les deux volumes du cours.

Le donateur (ou la donatrice) étant resté anonyme, il a néanmoins été décidé de procéder à la restauration du cours.

L’atelier de reliure-restauration a d’abord constaté qu’un plat supérieur était détaché, et qu’il y avait des lacunes de toiles et des déchirures.

Puis l’opération de restauration a commencé et comportait les opérations suivantes :

• Dépoussiérage/gommage : gomme latex et pinceau
• Application de Tylose très diluée sur la totalité des plats pour fixer les fibres de la toile.
• Fixation du plat supérieur à l’aide de fil de lin et renfort de papier japonais 8g et 15g/colle d’amidon
• Restauration du mors intérieur et extérieur : onglets de papier japonais 15g /colle d’amidon
• Restauration de la toile (coins/chants/coiffes et mors) avec du papier japonais 15g /colle d’amidon
• Reprise de teinte : le papier japonais a été teinté à l’encre noire

Maurice d’Ocagne (X 1880 ; 1862-1938), mathématicien, inspecteur général des ponts et chaussées fut répétiteur puis professeur de géométrie à l'École polytechnique. Il donne un essor considérable à la nomographie ; ensemble de méthodes ayant pour but de remplacer les calculs numériques par une simple lecture sur une table graphique appelée "abaque". Il publie de nombreux ouvrages scientifiques, mais également dans un domaine tout à fait différent, des vaudevilles sous le pseudonyme de Pierre Delix (de l’X). Membre de l'Académie des sciences en 1922, il fut aussi président de la Société mathématiques de France et membre correspondant de l'Académie dei Lincei.