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ETEVE Albert (X1900)
Né le 24 mai 1880 à ParisDécédé le 18 avril 1976 à Paris
Promotion X1900Grade le plus élevé atteint au cours de la carrière : colonel de réserve (armée de l’Air)
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Fils d’un dessinateur, Albert Etévé naît à Paris le 24 mai 1880. Au cours de sa scolarité à l’École polytechnique, il obtient des résultats plutôt moyens. 181e à l’entrée, il sort 148e d’une promotion de 247 élèves et opte pour le Génie. En octobre 1902, Etévé est nommé sous-lieutenant et affecté au 3e régiment du Génie d’Arras. Ce n’est que l’année suivante qu’il rejoint l’Ecole d’application de l’Artillerie et du Génie pour compléter sa formation. Le 1er octobre 1904, il est promu lieutenant et réaffecté au 1er régiment du génie de Versailles. Deux ans plus tard il se rapproche du champ de bataille sur lequel il forgera sa carrière : les airs. Le 2 octobre 1906, il est en effet reversé au 25e bataillon du génie en tant que sapeur-aérostier. Il réalise alors de nombreuses ascensions et obtient son brevet de pilote de ballon libre en 1907.A la fin du mois d’août 1907, Etévé est affecté au corps expéditionnaire du général Lyautey destiné à « pacifier » le Maroc, où les villes sont sans cesse harcelées par des insoumis. Ses observations en ballon permettent de renseigner les troupes françaises sur les emplacements de leurs assaillants. En avril 1908, il y est réaffecté, au 26e bataillon du 2e régiment du génie. Le 14 septembre il est cité pour avoir « collaboré au sauvetage de passagers qui venaient se mettre sous la protection du poste français de Sidi-Ali et dont la barque chavira pendant la traversée. » Après un passage par l’Algérie, à partir de la mi-octobre, il quitte l’Afrique du Nord le 1er novembre. Peu de temps après son retour en France, le 25 décembre 1908, il est promu capitaine et affecté à la chefferie de Belfort. Dès le 3 novembre 1909, il est toutefois de retour dans l’Aérostation, à nouveau au sein du 25e bataillon du 1er régiment du Génie. Au mois de févier 1910, il obtient son brevet de pilote de dirigeables. En juin, il décroche son brevet de pilote-aviateur. Quelques semaines plus tard, le 8 juillet 1910, il fait une chute d’avion au camp de Châlons et se blesse à la jambe.
Un polytechnicien au service de l'aviation
Le 21 août 1911, il bascule dans l’aviation en étant nommé chef de l’École d’Aviation de Versailles. Il couple alors ses talents d’ingénieur avec sa passion pour le monde des airs. A cette date, il a déjà inventé un stabilisateur automatique qu’il a adapté au biplan Wright sur lequel il a obtenu son brevet de pilote. En 1911, il crée également un indicateur de vitesse à palette, l’indicateur Étévé, qu’il expérimente sur un biplan Maurice Farman, et qui devient réglementaire à bord des aéroplanes militaires en 1912.
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Légende : L’indicateur de vitesse Etévé
Le 30 septembre 1912 il est affecté au centre aéronautique de Saint-Cyr en qualité de chef de l’Aviation. Il en prend le commandement global le 16 avril 1913. L'aviation et l'aérostation sont alors regroupées sous ses ordres. A la fin de l’année, il est transféré à l’établissement central du matériel aéronautique militaire de Chalais-Meudon, intégralement consacré au développement des ballons et des dirigeables.
Un aviateur dans la Grande Guerre
A la mobilisation, le capitaine Etévé est affecté comme pilote à l’escadrille MF5 de Dijon puis à l’escadrille de Belfort, le 18 septembre 1914. Quelques jours plus tard, le 23 septembre, il est toutefois envoyé au service des fabrications de l’aviation où il est en charge du contrôle des constructeurs. En 1915, il y invente la première tourelle de mitrailleuse dite de système Etévé qu’il adapte à un avion Farman [1].En mars 1916, l’ingénieur est transféré à la section technique de l’Aéronautique où il travaille aux nouveaux avions destinés à équiper les forces aériennes. Ses fonctions le conduisent à effectuer plusieurs missions chez les Alliés comme par exemple du 10 au 17 octobre 1916 en Italie ou du 9 au 23 mars 1918 en Angleterre. Le 25 août 1918, il est nommé à l’inspection du matériel d’aviation aux armées.
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Cadre de l'aéronautique française
A peine l’Armistice signée, Etévé est affecté à l’escadrille II. Le 25 mars 1919, il est promu commandant puis affecté au SRA de l’Aviation le 1er novembre. Le 11 juillet 1922 il est promu au rang d’officier de la Légion d’Honneur [2]. En novembre 1924, il est proposé pour une pension temporaire de 25% en raison d’une forte myopie couplée à une pharyngite. Cela ne l’empêche pas de rejoindre le corps des ingénieurs de l’Aéronautique qui est créé l’année suivante. Il est fait lieutenant-colonel [3], le 5 août 1925, et est alors affecté au centre d’études de l’Aéronautique de Versailles. En raison de sa myopie qui ne cesse de s’accentuer, il est une nouvelle fois proposé pour une pension, étant donné que son invalidité est estimée à 45% en 1927 puis à 85% l’année suivante. Il est promu colonel de réserve, le 25 décembre 1930. Cinq ans plus tard, il devient inspecteur général de l’aéronautique et est en charge de diverses enquêtes techniques. Le 10 décembre 1936 il obtient la distinction de commandeur de la Légion d’Honneur alors qu’il est colonel de réserve à la base aérienne de Villacoublay. En 1936 et 1937, il effectue une mission sur l'armement aérien. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, il est chargé d’organiser la défense des bases aériennes.Il s’éteint à Paris le 18 avril 1976, à l’âge de 96 ans. Au cours de sa carrière, il a obtenu de nombreuses décorations françaises et étrangères comme par exemple la Médaille commémorative du Maroc, la Croix de première classe des services aériens volontaires, la Grande médaille d'or de la ville de Paris l’ordre d’Officier Ossuaire de Turquie ou encore le rang de Chevalier de la Couronne d’Italie.
Sources et bibliographie
• Archives de l’École polytechnique, Dossier X1A (1900).• Archives Départementales de Seine-et-Marne, Registre matriculaire militaire, cote 1R1254 1900.• 19800035/1386/60093.• Mémoire des hommes, Base des Personnels de l'aéronautique militaire.• ETEVE Albert, La victoire des cocardes, l'Aviation française avant et pendant la Première Guerre mondiale, 1970, 322 p.
Notes
[1] Son prototype sera adapté et entrera en dotation dans la plupart des armées française et alliées.[2] Il a auparavant été nommé Chevalier le 14 octobre 1911.[3] A partir du 15 octobre 1925, il devient lieutenant-colonel de réserve. Il a en effet été rayé de contrôles de l’armée d’active en raison de son âge en 1925.