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Les polytechniciens et les sciences médicales (1794-1941)
"Pour la patrie, les sciences et la gloire", telle est la devise de l’École polytechnique. Si nous nous intéressons au mot "sciences" et aux réalités que celles-ci recouvrent, nous remarquons immédiatement que toutes les sciences n’ont pas eu les mêmes résonances dans la communauté polytechnicienne.
Il en est une qui a attiré notre attention car elle a joué un rôle majeur dans l’évolution de la société au XIXème siècle : il s’agit de la médecine, et plus généralement, de ce qui s’apparente aux sciences médicales. Comment certains Polytechniciens ont-ils pris part à l’évolution des sciences médicales au XIXeme siècle ?
C’est à cette question que nous avons tenté de répondre en nous restreignant à une période allant de la création de l’École polytechnique en 1794 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale (1941), en nous appuyant sur les archives historiques de la bibliothèque centrale de l’École polytechnique.
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Une version courte de cet article a été publiée dans la Jaune et la Rouge en 2015 : Romain Lucken et Ruben Zakin, "Les X et la médecine, une histoire de physique", La jaune et la rouge, 707 (2015), p. 34-36.
Quelques compléments à cet article au sein des collections patrimoniales de l'Ecole :
- Charles-Gabriel Pravaz (X 1813 ; 1797-1869) : consulter la fiche matricule de cet élève démissionnaire, devenu docteur en médecine et l'éloge qu'en a fait le médecin Lieutenant-Colonel Tournier-Lasserveau devant les élèves polytechniciens réunis le 18 juillet 1941. L'École polytechnique vient alors d'aménager dans les locaux de l'École de santé des armées de Lyon après qu'elle ait été démilitarisée et contrainte à quitter Paris.
Ci-dessus : l’aiguille creuse inventée par Pravaz afin de mesurer précisément la quantité de liquide injecté par voie hypodermique. Ce système est resté connu sous le nom de « seringue de Pravaz » pour le traitement de la scoliose.
- Jean Léonard Marie Poiseuille (X 1815 ; 1797-1869) : la fiche matricule de cet élève licencié lors de la Restauration de 1816 et deux notices sur ses travaux sur les écoulements de fluides visqueux appliqués à l'écoulement du sang.
- Alexandre Bertrand (X 1814 ; 1795-1831) : la fiche matricule de cet élève licencié en 1816, partisan de la thèse du magnétisme animal, auteur d'un Traité du somnanbulisme , d'études géologiques et confondateur du journal Le Globe. Alexandre Bertrand est également l'initiateur d'une dynastie scientifique : beau-frère du physicien Jean Marie Duhamel (X 1814), père du mathématicien Joseph Bertrand (X 1839), beau-père du mathématicien Charles Hermite (X 1842), grand père du géologue Marcel Bertrand (X 1867), etc. Cette dynastie familiale inclut également les normaliens Émile Picard, Paul Appel et Émile Borel.
Ci-dessus : reptiles, poissons, crustacés, mollusques antédiluviens et poisssons sauroïdes issus des Lettres sur les révolutions du globe d'Alexandre Bertrand (Paris, Tessier 1845)
- Charles Marie Gariel (X 1861 ; 1841-1924) : consuter la fiche matricule de cet ingénieur des ponts et chaussées qui, après une thèse de médecine et des recherches de physique biologique et médical devient professeur de physique à l'École des ponts et chaussées et à la Faculté de médecine puis Directeur des études de l'École supérieure de physique chimie industrielle.
On peut le voir dessiné à cheval sur une bannière réalisée pour le premier bal du Point gamma en 1862 et lire la biographie que lui a consacré la revue La chronique médicale en 1897.
Ci-dessus : gravure d’une expérience sur la poussée d’Archimède publiée dans la Physique Médicale de Gariel (ouvrage numérisé disponible sur Gallica).
- Louis Dominique Jules Gavarret (X 1829 ; 1809-1890) : la fiche matricule de ce sous-lieutenant d'artillerie qui, après une thèse et des recherches sur l'hématologie puis l'audition, devient professeur de physique médicale à la Faculté de médecine de Paris (1843) puis président de l'Académie de médecine (1882).
Ci-dessous : figures extraites de l'ouvrage sur les Phénomènes physiques de la phonation et de l'audition, publié par Gavarret en 1877 et dont une version numérisée peut être consultée en ligne sur Gallica.
Appareil de mesure de la fréquence sonore (noir de fumée sur cylindre en rotation)
Onde sonore dans un tube ouvert et dans un tube ouvert
Expérience de la flamme manométrique qui permet de visualiser la période d’une vibration
Osselets
Appareil auditif terminal, vu par sa face supérieure
- École polytechnique, livre du centenaire 1794-1894, tome III, services civils et carrières diverses, Paris : Gauthier-Villars et fils, 1897.
Les deux premiers volumes du livre du centenaire sont numérisés et consultables en ligne sur Gallica. Tome I : l'École et la science. Tome II : services militaires.