ROUQUEROL Gabriel (X1874)

ROUQUEROL Gabriel (X1874)
05 jan. 2010
Patrimoine, Polytechniciens en 14-18

Né le 7 juillet 1856 à Toulon (Var)
Décédé le 7 mars 1933 à Paris

Promotion X1874
Grade le plus élevé atteint au cours de la carrière : général de division (artillerie)

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Gabriel Rouquerol voit le jour à Toulon (Var) où son père fournit notamment la Marine et a occupé les fonctions de président du tribunal de commerce ainsi que de premier adjoint. Ce dernier disparait toutefois dès 1857, un peu plus d’un an après la naissance de Gabriel. A l’âge de 18 ans, celui-ci réussit le concours d’entrée à l’École polytechnique à Marseille [1]. Au cours de son passage à l’X il n’a de cesse de progresser. 129e à l’entrée, il est 68e de sa promotion de 252 élèves deux ans plus tard et opte pour l’artillerie. Il poursuit dès lors sa formation à l’École d’application de l’Artillerie et du Génie de Fontainebleau. A son issue, le 1er octobre 1876, il est affecté au 22e régiment d’artillerie avec le grade de lieutenant. Après un passage au 2e régiment d’artillerie de pontonniers, où il arrive en octobre 1879, il reprend sa formation lorsqu’il est admis à l’École Supérieure de Guerre le 15 octobre 1881.
A l’issue de celle-ci, il est promu capitaine et affecté au 1er régiment d’artillerie de pontonniers. Il y reste moins d’un an car, dès le mois d’avril suivant, il est nommé à la direction de l’artillerie de Reims, puis à celle de Mézières au mois de novembre. Début 1885, il y devient commandant de l’artillerie avant de passer au 38e régiment d’artillerie pour quelques semaines à la fin de l’année. Dès le 3 janvier 1886 il rejoint l’état-major de la division d’Alger en tant que stagiaire. Il reste dans ce secteur près de six années, d’abord à l’état-major puis aux 26e et 31e régiments d’artillerie avant de devenir l’ordonnance du général Demazieres [2] puis de son successeur, le général Florentin. Le 29 décembre 1891 il est décoré de l’ordre de Chevalier de la Légion d’Honneur. Il ne rentre en métropole qu’au printemps 1892, lorsqu’il est affecté au 36e régiment d’artillerie.
Cinq années plus tard, il est promu chef d’escadron et transféré au 16e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand. Déjà, il apparait comme un officier proche de ses subordonnés et gravit peu à peu les échelons de la hiérarchie militaire. Ainsi, le 30 décembre 1900, il est nommé chef d’état-major de l’artillerie du 2e corps d’armée à La Fère (Aisne), fonctions qu’il occupe pendant près de cinq ans. Le 26 septembre 1905, il quitte ce poste pour prendre la direction de l’École d’Artillerie du 6e corps à Châlons où il passe lieutenant-colonel à la fin de l’année. Quelques mois plus tard, le 9 juin 1906, il est nommé sous-chef de l’état major de ce même corps. Le 30 décembre 1908 il y est promu Officier de la Légion d’Honneur.
Après sa promotion au grade de colonel, il prend la tête du 3e régiment d’artillerie de Castres. Le 25 juillet 1911, il est de retour au 6e corps d’armée au poste chef de l’état-major. Le 9 septembre 1913, nommé général de brigade depuis quelques mois [3], on lui confie l’artillerie du 3e corps d’armée à Versailles. Il la commande toujours au moment de la déclaration de guerre.
Dès les premiers jours du conflit, le général s’illustre dans le Nord de la France, au moment de la défaite française à Charleroi, puis, surtout, en coordonnant la retraite qui s’en suit et qui conduit à la bataille de Guise à la fin du mois d’août. Rapidement, suite à la bonne tenue de son artillerie au cours de la bataille de la Marne, le général Rouquerol reçoit le commandement de la 52e division de réserve qui se trouve alors dans les environs de Reims. Il y assiste notamment au bombardement de la cathédrale.
Promu général de division le 10 mai 1915, il est mis à la tête du détachement de Nieuport [4]. Avec ce dernier, il est chargé de tenir l’intervalle entre la mer du Nord et l’armée Belge. Il tisse alors des relations étroites avec le roi des Belges, Albert 1er qui se poursuivront au lendemain de la guerre. Le 13 juillet il est fait Commandeur de la Légion d’Honneur et, en avril 1916, il passe à la tête de la 29e division d’infanterie qui stationne toujours dans les environs de Nieuport.

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A la mi-avril de l’année suivante, suite à un différend avec le général Nollet, commandant du 35e corps d’armée, Rouquerol est muté par le général Nivelle au poste d’adjoint au directeur des étapes du groupe d’armées du centre. Il occupe ces fonctions pendant quelques semaines avant de se voir confier la direction des étapes du sud du groupe des armées de l’est qu’il assure jusqu’au 25 septembre 1917. Après cela, il est mis en congé pendant un mois avant de devenir attaché militaire de la Légation de Belgique et chef de la mission française auprès de l’armée belge. A l’armistice, il accompagne d’ailleurs cette dernière jusqu’à Bruxelles. Bien qu’il soit versé dans la 2e section des officiers généraux le 27 octobre 1918, l’officier conserve ses fonctions auprès de la Belgique jusqu’à la fin du mois de juin 1919.
Après cela, retourné à la vie civile, il est l’auteur de plusieurs publications relatives aux champs de bataille qu’il a parcourus ou rendant hommage à son arme de prédilection : l’artillerie [5]. Le 10 juillet 1919, il est également élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur.
Il décède à Paris le 8 mars 1933 à l’âge de 76 ans. Quelques jours plus tard, le général est inhumé avec les honneurs militaires à Saint-Mihiel (Meuse), terre natale de sa femme.


Sources et bibliographie
• Archives de l’École polytechnique, Dossier X1A (1874) et fonds particulier Jean Gabriel Marie Rouquerol (1874).
• Dossier personnel de bénéficiaire de la Légion d’Honneur en ligne dans la base Leonore, cote LH/2399/75.
• BROCHET Olivier, « Le fonds Rouquerol dans les archives de l’École polytechnique » in Revue historique des armées, 1991.


Notes
[1] Avant lui, trois de ses frères ont déjà suivi cette voie.
[2] Celui-ci est alors commandant de l’artillerie en Algérie.
[3] Il est promu le 21 décembre 1912.
[4] Il s’agit de la 38e DI sur laquelle viennent se greffer différents éléments isolés afin de tenir ce secteur particulier.
[5] Il ne faut toutefois pas confondre Gabriel Rouquerol avec son frère, Jean-Joseph, général lui aussi et auteur de nombreuses publications au lendemain de la guerre. Parmi les écrits du premier, on peut notamment citer Le 3e Corps d'Armée de Charleroi à la Marne - Essai de psychologie militaire ou encore La bataille de Guise.

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