Bourses doctorales BlueSky : un nouveau dispositif pour soutenir la recherche fondamentale à l’X

Ruth Amella Ranz, doctorante en physique au Laboratoire Leprince-Ringuet, et Deyi Ye, doctorant en mathématiques au Centre de mathématiques Laurent Schwartz, sont lauréats du nouveau programme BlueSky lancé à l’École polytechnique. Durant toute la durée de leur doctorat, ils bénéficieront d’une bourse et d’un budget de recherche financés par la Fondation de l’X.
Bourses doctorales BlueSky : un nouveau dispositif pour soutenir la recherche fondamentale à l’X Ruth Amella Ranz et Deyi Ye
14 oct. 2024
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La recherche fondamentale purement exploratoire est le terreau fertile indispensable et préalable à la naissance de toutes les grandes innovations technologiques. La relativité générale, la mécanique quantique ou la topologie algébrique sont des théories qui ont été développées par des chercheurs qui n’étaient pas toujours mus par les retombées de leurs découvertes, mais qui ont pourtant donné naissance à des technologies telles que le GPS, l’ordinateur quantique ou l’intelligence artificielle. Nombreuses sont les avancées technologiques qui ont bouleversé notre existence durant ces dernières décennies et qui résultent d'avancées scientifiques qui n'avaient pas forcément été prévues. 

Pour encourager la recherche scientifique « BlueSky », c’est-à-dire visant de nouvelles découvertes par sérendipité, l’École polytechnique a créé en 2024 un programme de soutien éponyme. Ce nouveau dispositif financé par la Fondation permettra de soutenir chaque année deux doctorants ou post-doctorants au sein des laboratoires de mathématiques et de physique. À travers des bourses doctorales et un budget de recherche dédié, le programme BlueSky a vocation à financer des recherches fondamentales exploratoires, sans promesses de retombées à court terme, mais ouvrant une voie imprédictible à l’émergence de véritables ruptures scientifiques. Il contribuera également à attirer dans les laboratoires de l’X les jeunes chercheurs les plus talentueux. 

Ruth Amella Ranz, doctorante en physique au Laboratoire Leprince-Ringuet (LLR)

Après une licence Parcours Spécial Physique à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, Ruth Amella Ranz a intégré le Master de Physique des Hautes Énergies, un programme commun entre École polytechnique et ETH Zürich, dont elle a été diplômée en 2024. 

Elle a rejoint le 1er octobre dernier le groupe CMS au sein du Laboratoire Leprince-Ringuet. CMS (Compact Muon Solenoid) est l'une des quatre grandes expériences menées au LHC (Large Hadron Collider), le plus grand et le plus puissant accélérateur de particules situé au CERN. Dans le cadre de sa thèse, Ruth Amella Ranz ambitionne d’étudier l’une des voies possibles de désintégration du boson de Higgs, afin de vérifier si les résultats expérimentaux concordent avec les prédictions du Modèle Standard de la physique des particules. Parallèlement, elle prévoit de travailler sur le développement du détecteur CMS pour la phase HL-LHC (High Luminosity-LHC), correspondant à une nouvelle étape de l'accélérateur avec un nombre de collisions par seconde accru. 

« Je suis extrêmement honorée de recevoir cette bourse. Cela me motive encore davantage à donner le meilleur de moi-même et à saisir pleinement cette opportunité. Merci à tous les donateurs qui contribuent à financer ce nouveau programme », indique Ruth Amella Ranz. 

Deyi Ye, doctorant en mathématiques au Centre de mathématiques Laurent Schwartz (CMLS)

Deyi Ye a obtenu une licence de sciences à l’Université de sciences et technologie de Chine, où il était membre de la classe de mathématiques sino-française, un projet de coopération entre les deux pays. Il a ensuite obtenu un Master en mathématiques fondamentales à Sorbonne Université. 

En septembre 2024, Deyi Ye a rejoint le Centre de mathématiques Laurent Schwartz pour effectuer une thèse consacrée à la « Théorie de Chern-Simons et fibrés d'intersection ». Il propose notamment d’étudier diverses variantes des espaces de modules de fibrés dans le cadre relatif des familles de surfaces de Riemann compactes, de la perspective de la théorie des fibrés d’intersection de Deligne et Elkik. L’ambition de sa thèse est d’appliquer les travaux d’Eriksson-Freixas-Wentworth, comme un raffinement de leur formalisme, pour mieux comprendre la structure symplectique de ces espaces de modules. 

« Avoir été sélectionné pour le programme BlueSky est un honneur et c’est aussi une occasion précieuse d’approfondir ma recherche doctorale. Cette bourse et le budget de recherche qui l’accompagne, me permettront de faire ma thèse dans des conditions confortables auxquelles je n’aurais jamais songé ! », se réjouit Deyi Ye.

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