Delphine Gény-Stephann (X 1988), donatrice et membre du Comité de campagne

Vous êtes diplômée de la promotion 1988. Pourriez-vous revenir sur votre parcours depuis votre sortie de l’X ?

À l’issue de mes études à l’École polytechnique, j’ai choisi l’École nationale des ponts et chaussées et une année de césure en Indonésie dans le domaine de l’eau et de l’environnement. Le MBA du Collège des Ingénieurs m’a ensuite offert une large ouverture sur la gestion et la stratégie de l’entreprise. C’est à la direction générale du Trésor au ministère de l’Économie et des Finances que j’ai débuté ma carrière, travaillant sur les suites du sommet de Rio sur l’environnement mondial, le développement des pays émergents et la mise en place de l’euro. J’ai fait partie des équipes chargées de créer l’Agence des Participations de l’État. À ce titre, j’ai siégé au conseil d'administration de plusieurs entreprises publiques et privées et contribué à une implication plus claire de « l’État actionnaire ». En 2005, j’ai rejoint le groupe Saint-Gobain au sein duquel j’ai exercé différentes fonctions dans les domaines de la finance, des fusions/acquisitions, de la stratégie, de l’innovation et de la direction générale avant d’être nommée secrétaire d’État auprès de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, en novembre 2017. Durant la « première phase » du quinquennat, j’ai notamment œuvré pour mener à bien des réformes propices à la croissance des entreprises et la vitalité de l’industrie française.

Quel regard portez-vous sur vos années passées à l’École polytechnique ?

Ces années ont été très intenses, très riches et trop courtes finalement. Au plan académique, nous étions conscients de notre chance et fiers de pouvoir côtoyer des scientifiques et des enseignants à la pointe de leur domaine. Après l’aridité de la prépa, les enseignements de sciences humaines, d’économie, les disciplines artistiques ont pris toute leur saveur. Durant ces années, ont été tissés des liens forts d’amitié au sein de notre promotion qui sont indéfectibles.

En quoi la formation que vous y avez reçue vous a été utile pour exercer vos différentes fonctions ?

Je n’ai pas exercé de métier technique à proprement parler. Toutefois la formation d’ingénieur a façonné ma rigueur de raisonnement, ma capacité d’analyse et a développé mon esprit critique. Les grands enjeux de notre siècle, dérèglements environnementaux, développement du numérique et de l’économie de la donnée, vieillissement de la population, ont ceci en commun qu’ils appellent des approches scientifiques rigoureuses et des solutions technologiques efficaces. Savoir décrypter certains de ces enjeux à la lumière de mes bases techniques et scientifiques a été précieux.

Vous faites partie des donateurs de la Fondation et vous avez accepté de rejoindre le comité de la deuxième Campagne de levée de fonds. Pourquoi avoir choisi de soutenir votre École ?

Ces dernières années, je perçois un effort de transformation, d’ouverture et de rayonnement de l’X comme si d’une certaine manière, elle entrait dans une nouvelle ère. J’ai la conviction que les anciens élèves doivent se responsabiliser et soutenir leur École, en complément de l’État. Au-delà du soutien financier, nous devons accompagner l’X dans sa transformation, aider à faire émerger un pôle scientifique de niveau mondial avec l’Institut Polytechnique de Paris. C’est pour cela que j’ai accepté de rejoindre le Comité de campagne. 

Si vous aviez un message à adresser aux élèves qui étudient à l’X aujourd’hui, quel serait-il ?

Je leur dirais de vivre à fond l’expérience exaltante de leurs années à l’X et de rester ouverts à des projets à même de façonner le monde de demain !