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Entretien avec Guillaume Prémel (X 2019)
Vous avez intégré l’X en septembre 2019. Pourriez-vous revenir sur votre parcours ?
Je suis originaire de la ville de Bohars, dans la périphérie de Brest. Après avoir préparé mon baccalauréat au Lycée Naval, le lycée de la Défense de la Marine Nationale, je suis parti en classe préparatoire au Lycée Louis-le-Grand, en filière PCSI (Physique, Chimie et Sciences de l’Ingénieur) puis PC (Physique Chimie). Mon objectif était, dès le départ, d’intégrer l’École polytechnique. Objectif finalement atteint après une 5/2.
La formation humaine et militaire est un passage obligatoire pour les élèves en première année du cycle ingénieur polytechnicien. Où étiez-vous affecté et quelles étaient vos principales missions ?
J’ai effectué mon stage au sein de la compagnie de gendarmerie départementale de Plourin-lès-Morlaix. Avant le début de la crise, mon principal pôle d’activité résidait dans l’immersion au sein des unités de la compagnie et les services externes, c’est-à-dire les patrouilles. J’ai par ailleurs été chargé de l’instruction des gendarmes adjoints volontaires en vue de préparer le concours SOG (Sous-Officier de Gendarmerie). Enfin, j’ai également développé des programmes informatiques afin de faciliter le travail des personnels de la compagnie, et notamment du groupe de commandement, équivalent « gendarmique » du secrétariat.
Lorsque la crise est arrivée, vous avez souhaité rester mobilisé. Pourquoi cet engagement ?
J'ai repris le service le 21 mars, après une interruption de 4 jours qui correspond à la réorganisation interne de la compagnie. J’ai demandé à rester pour soutenir les militaires de la compagnie car je ne me voyais pas interrompre prématurément mon stage en ces moments difficiles, d’autant plus que plusieurs gendarmes étaient placés en confinement préventif car ils – ou des membres de leurs familles – présentaient un risque de complications face au Covid-19 (asthme, problème cardiaque…). Par ailleurs, le personnel était réparti en bordées : l’effectif est scindé en deux et une moitié est en service pendant que l’autre se confine. Ainsi, il y avait une légère attrition dans les rangs. Puisque les missions relatives au Covid-19 ne nécessitaient pas de compétence judiciaire particulière, j’étais tout à fait apte à y prendre part et donc à remplacer à temps plein un « véritable » gendarme. Pour moi c’était également l’occasion d’aller plus loin dans l’engagement au service de la population, composante forte des stages en gendarmerie. Même si mon stage est aujourd’hui terminé, je reste bien sûr tout à fait disponible s’il s’avérait que mon unité ait besoin de moi.
Depuis le début du confinement, les gendarmes et les policiers sont en première ligne pour veiller à son application. Quel a été votre rôle sur le terrain ?
Mes missions étaient relativement similaires à celles pré-Covid, à ceci près que je ne faisais plus que du service externe appliqué à la lutte contre le coronavirus. Concrètement, cela consistait à contrôler les attestations dérogatoires de jour comme de nuit, mais également à servir de référentiel pour expliquer aux Français ce qu’ils pouvaient – et ne pouvaient pas – faire sous le régime dérogatoire.