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Rencontre avec Alain Vourch, Grand donateur (X 1986)
« Être Polytechnicien, c’est aussi partager des valeurs communes, et notamment celles de la recherche de l’excellence, un souci de l’intérêt général et une exigence d’intégrité. » Rencontre avec Alain Vourch, qui porte un regard attentif sur l'X.
22 fév. 2016
Managing Director depuis 2004 chez KKR Capstone, Alain Vourch soutient la campagne de levée de fonds et répond aux équipes de la Fondation de l’École polytechnique et de sa structure sœur anglaise, l’Ecole Polytechnique Charitable Trust, sur les motivations de son soutien.
Après une école d’application (les Mines de Paris), Alain Vourch a démarré sa carrière au Boston Consulting Group. Il travaille aujourd’hui pour le fonds d’investissement KKR, dont il dirige l’équipe opérationnelle à Londres. La mission de cette équipe est d’accompagner les participations européennes de KKR dans leur développement. Très internationale, l’équipe rassemble une douzaine de collaborateurs, de 8 nationalités différentes, dont les formations illustrent en partie la concurrence à laquelle l’X fait face aujourd’hui.
Alain Vourch rapproche la concurrence entre les établissements d’enseignement supérieur, pour attirer les meilleurs talents, de celle que se livrent les entreprises. « Dans les deux cas, la bataille des talents s’est fortement internationalisée, et la capacité à attirer les meilleurs est essentielle pour rester au premier plan ». Alain Vourch s’alarme de la position de la France dans cette compétition. « Anecdote intéressante pour prendre la mesure des écarts : les meilleures universités américaines offrent un billet avion aux étudiants étrangers admis dans leurs programmes de PhD pour venir visiter le campus et les convaincre de les rejoindre. Les moyens mis à disposition des chercheurs restent très supérieurs à ceux que nous leur offrons en France, et l’attrait de Paris ne peut pas suffire ». Cette concurrence s’est aussi renforcée en Europe. « L’École polytechnique fédérale de Lausanne, dont nous entendions rarement parler quand j’étais à l’X, est aujourd’hui un établissement de premier plan. Cette avancée résulte d’une stratégie de développement volontariste, soutenue par des moyens financiers importants ».
« Face à cette mondialisation de la concurrence entre les établissements, l’X doit passer à la vitesse supérieure. Il faut davantage de moyens, pour continuer d’attirer des professeurs et chercheurs de haut niveau et renforcer l’attractivité du cursus pour les meilleurs étudiants étrangers ». Pour s’engager dans cette bataille, l’École doit pouvoir compter sur la mobilisation de tous ses Anciens. « C’est la raison pour laquelle je fais partie des donateurs. C’est une manière de rendre ce que l’École m’a donné. L’X s’est déjà beaucoup internationalisée, mais il faut accélérer ce mouvement d’ouverture, tout en restant fidèle aux valeurs qui font la force de l’École. »
Alain Vourch adresse les derniers mots de cet entretien aux jeunes qui sortent de l’X aujourd’hui : « Je leur dirais d’aborder leur avenir professionnel avec optimisme, confiance en leur potentiel, et de ne pas hésiter à prendre quelques risques, sans trop se préoccuper de leur trajectoire à moyen ou long terme ».