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Rencontre avec Joël Lacourte (X 1966), Grand donateur de la Fondation
Pourriez-vous revenir sur les grandes étapes de votre carrière professionnelle ?
Lorsque je suis sorti de l’X, je n’avais pas envie de faire du business. J’envisageais plutôt d’être professeur et d’embrasser une carrière universitaire aux États-Unis où j’avais choisi de compléter ma formation avec un PhD à Stanford. Contre toute attente, j’ai finalement réalisé que je ne souhaitais pas être prof et j’ai même intégré la Business School de Stanford dont je suis sorti diplômé en 1975. Parmi tous les recruteurs passant sur le campus, le BCG est sorti du lot et a suscité mon intérêt avec une vision du business globale et mondiale. J’ai donc rejoint cette entreprise qui ne comptait alors qu’une vingtaine de salariés, d’abord à Menlo Park puis à Paris. J’ai toujours aimé créer et développer, et à la fin des années 70, nous avons décidé avec Dominique Mars, rencontré au BCG, de lancer notre propre cabinet ‑ Mars & Co - dont j’ai été vice-président jusqu’en 1984. Avec un autre camarade rencontré au BCG, Paul-André Rabate, j’ai ensuite créé l’activité européenne de Strategic Planning Associates, devenu Mercer Management Consulting. Après le conseil en stratégie, j’ai eu envie de faire de l’investissement et j’ai rejoint APAX en 1987 en tant que Managing Director, poste que j’ai occupé pendant 5 ans. Après cela, j’ai été Partner dans un cabinet de restructuration d’entreprises et c’est dans ce contexte que j’ai fait une rencontre décisive avec Xavier Moreno avec qui je me suis associé en 1999 pour développer Astorg.
Astorg est aujourd’hui un acteur majeur du capital-investissement en Europe.
En effet, Astorg est une entreprise globalisée qui gère aujourd’hui 20 milliards d’euros d’actifs et qui est principalement présente en Europe et aux États-Unis. Avec notre dernier fonds Astorg VIII, en phase finale de levée, nous avons pour ambition d’investir plus de 5 milliards d’euros dans des secteurs comme la tech, la santé, les biotechs, le software... Au-delà, Astorg est pour moi une très belle aventure humaine qui m’a donné l’opportunité de travailler en équipe avec des gens exceptionnels en qui j’ai confiance, et de mener à bien avec eux des projets tout aussi exceptionnels.
En tant que spécialiste du private equity, vous avez un poste d’observation privilégié des entreprises innovantes. Quel regard portez-vous sur la compétitivité des entreprises françaises ?
En France, grâce à l’excellence de la formation scientifique et aux nombreuses écoles d’ingénieurs de haut niveau, les entreprises tricolores ont les moyens de créer des positions de leadership mondiales dans tous les secteurs où la matière grise prime sur les effets d’échelle.
Que vous a apporté l’X et en quoi la culture « Polytechnique » a-t-elle influé sur votre parcours ?
Alors que j’avais 13 ans, ma mère, assistante sociale remariée avec un énarque, m’a dit qu’il fallait que je fasse l’École polytechnique. J’ai décidé de relever ce challenge et c’est d’ailleurs le seul concours que j’ai passé en 3/2. L’échec n’était pas envisageable ! Je suis donc arrivé sur la Montagne Sainte-Geneviève en 1966 mais je dois avouer que je n’ai pas été très sérieux à l’X. Sachant que je ne souhaitais pas travailler dans l’administration, je n’ai pas pris part à la course au classement. En parallèle, j’ai même suivi des cours d’économie à Assas pour m’ouvrir à d’autres disciplines. Tout au long de mon parcours, Polytechnique m’a offert de nombreuses opportunités et m’a permis de faire de belles rencontres.
Depuis 2008, vous êtes Grand donateur de la Fondation de l’École polytechnique et vous avez récemment choisi de renouveler votre soutien en vous engageant à hauteur d’un million d’euros. Pourquoi est-ce important pour vous de vous mobiliser pour votre Alma Mater ?
Deux raisons principales motivent mon engagement. La première est une volonté de remercier l’École qui m’a formé et qui a contribué à faire de moi ce que je suis. Faute d’avoir été bien classé à ma sortie de l’X, je suis aujourd’hui en bonne position sur le Mur des Grands donateurs ! La seconde raison est un désir de soutenir l’éducation et l’enseignement scientifique. Dans un monde concurrentiel, notre École a besoin de ressources complémentaires pour continuer à délivrer une formation scientifique d’excellence, au sens large du terme, c’est-à-dire allant des mathématiques à la data, en passant par la biologie. L’apprentissage de ces disciplines permet d’avoir un impact sur l’environnement dans lequel nous vivons et il est essentiel que ce type de formation soit accessible à tous, et ce quelle que soit l’origine sociale. En donnant à la Fondation, j’ai également à cœur de soutenir la recherche menée au sein des laboratoires de l’X et de contribuer à son rayonnement à l’international.