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Rencontre avec Tareck Safi (X 1992), donateur et membre de l’EPCT

Pourriez-vous revenir sur votre parcours avant votre entrée à l’École polytechnique ?
Je suis né à Kaboul, en Afghanistan, et j’ai la grande chance de n’avoir que des bons souvenirs de ce pays, ma famille étant partie avant les guerres successives qui l’ont anéanti. Nous avons ensuite passé du temps en France (à Bordeaux), puis aux États-Unis, avant de revenir en région parisienne, où j’ai passé le bac, intégré une prépa puis l’École polytechnique. Par conséquent, mon parcours est assez international, et ce, depuis la petite enfance.
En 1992, vous rejoignez en effet les bancs de l’X. Qu’avez-vous retenu de votre passage à l’École et que vous a apporté la formation que vous y avez reçue ?
En premier lieu, je retiens que nos professeurs étaient très motivés, à la fois dans les domaines scientifiques - ce qui n’est pas surprenant - mais aussi dans les sciences humaines et sociales. D’ailleurs, avec le recul, j’aurais aimé profiter davantage de cette ouverture de l’X à ce qui n’est pas purement scientifique. C’est pour moi l’une des grandes forces de cette institution, et ce serait un conseil que je donnerais aux étudiants de l’X aujourd’hui : profitez de la pluridisciplinarité de votre formation. D’autre part, je serais partiel si je n’évoquais pas que le fait que servir dans les forces armées à l’âge de 19 ans m’a aussi aidé à acquérir une certaine maturité, et une première expérience de gestion de personnes, même si évidemment c’était dans un cadre très spécifique. Et c’est cette combinaison de rigueur scientifique avec l’ouverture humaine et sociale qui, je pense, me sert le plus aujourd’hui dans le cadre de mes fonctions.
Après l’École polytechnique, vous avez effectué votre 4A à l’ENSAE Paris puis un Master à la London School of Economics and Political Science, avant d’embrasser une carrière dans la finance outre-Manche. Pourriez-vous revenir sur les grandes étapes de cette dernière ?
Durant mes études à l’X, les mathématiques financières m’avaient particulièrement intéressé. Il s’agissait d’un domaine que je voulais approfondir, en sachant que l’on vivait à l’époque les balbutiements des dérivés sur actions, etc. Mais après avoir effectué un stage dans une grande banque française, je me suis rendu compte que malgré l’intérêt intellectuel des maths financières, je voulais m’orienter vers quelque chose de plus tangible, bien que toujours dans la finance. J’ai donc commencé ma carrière en financement de projets d’infrastructure, à Londres, après mes études à la LSE, ce qui m’a notamment permis de travailler sur des opérations dans des pays émergents. J’ai ensuite bifurqué vers le credit structure, puis vers les opérations immobilières (avec toujours un penchant pour le crédit). Cela fait désormais plus de 25 ans que je travaille à Londres, dans une combinaison de rôles bancaires, et de rôles d’investisseur de private equity.
Vous avez choisi de vous engager en faveur de votre Alma Mater, d’une part en devenant donateur, et d’autre part en rejoignant le board de l’École Polytechnique Charitable Trust qui relaye les actions de la Fondation au Royaume-Uni. Qu’est-ce qui a motivé ces choix ?
Il est toujours important d’avoir l’humilité de reconnaître l’importance de notre formation dans notre parcours, et par là même, l’importance de ceux qui nous ont formés, quels qu’ils soient. Je trouve normal d’aider à contribuer à ce que d’autres, dans le futur, puissent également profiter de cette éducation. Je connais Guillaume Cassou depuis de nombreuses années puisque nous travaillons dans des domaines connexes à Londres, et lorsqu’il m’a proposé de rejoindre le board de l’EPCT qu’il préside, je n’ai pas pu refuser !
Quel message souhaitez-vous transmettre à travers cet engagement ?
Mon parcours international m’a permis d’être en contact avec des systèmes éducatifs différents, à la fois directement, et indirectement à travers mes interactions avec d’autres étudiants, ou dans le cadre professionnel. Je pense qu’une formation qui expose les jeunes à un maximum de domaines, scientifiques et moins scientifiques, est la meilleure façon de les préparer à la vie professionnelle et sociale. Je manque sans doute un peu d’objectivité, mais je soutiens que l’X est un modèle pour ce qui est de cette pluridisciplinarité dans son approche.