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Sarah Le Net (X 2010) première Polytechnicienne en Master Génie Civil à Columbia University
Alessia Lefebure, Directrice du programme Alliance à Columbia, programme soutenu par la Campagne via le Friends of Ecole Polytechnique, l'a rencontré.
A New York depuis un an déjà, qu’est ce qui vous amenée aux Etats-Unis ?
Je suis arrivée en avril 2013 à Columbia University pour un stage au CIESIN (Center for International Earth Science Information Network), et me suis ensuite inscrite en Master de Génie Civil. J'ai réalisé une 3ème année en « Énergies du XXIème siècle ». Je suis très intéressée par les questions d'architecture et de planification durable, l'impact du climat et de l'urbanisation croissante sur les villes.
Pourquoi avoir choisi Columbia University ?
J'avais décidé de faire mon année à Columbia avant même de partir en stage, car je voulais vivre l'expérience d'une université américaine. Tous les retours que j'en avais eus, de la part des Anciens et de mes proches, décrivaient un enseignement appliqué, assez différent de celui des classes préparatoires, et très tourné vers l'apprentissage de la communication. Avoir un diplôme mondialement reconnu me paraissait également être une nécessité puisque j'ai l'intention de rester un certain nombre d'années à l'étranger. Ensuite, il s'agissait pour moi de découvrir en profondeur une autre culture professionnelle que la mienne. Le choix de cette université en particulier tient surtout à la possibilité de suivre des cours dans deux écoles: ingénierie et architecture/planification/préservation.
L’environnement du programme de Génie Civil est unique. La proximité des professeurs, des laboratoires et d’institutions multidisciplinaires m’a permis de mieux comprendre ce que je voulais faire, notamment lors de mon passage à l'Urban Design Lab. Ce centre fait coopérer des ingénieurs et des architectes pour trouver des solutions durables à des problèmes urbains, comme des “green roofs” à Harlem.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué à Columbia ?
L’approche globale et pluridisciplinaire des projets et des savoirs. Une fois sur place, j'ai choisi des cours dans différentes écoles. J'ai notamment eu l'occasion de travailler sur un projet avec des architectes (Urban Ecology Studio), où j'avais le rôle d'ingénieur, mais participais au design d'une solution globale et durable pour faire revivre New Rochelle, une ville dans la banlieue de NYC. J’ai combiné des cours sur les matériaux architecturaux, sur les « green buildings » ou sur le développement et le management des systèmes d'eau avec les cours plus traditionnels sur les structures.
En effet, bien que certaines portes soient encore difficiles à ouvrir et exigent à la fois une forte motivation et un peu de chance, à Columbia on a l'opportunité de choisir ses cours dans de nombreux départements pour faire un programme sur mesure, en fonction de son projet professionnel.
Avant le master, pendant mon stage, j'ai découvert très vite l'interdisciplinarité dans les laboratoires et dans les colloques, notamment sur le changement climatique. L’université déploie énormément d'efforts pour fournir aux scientifiques le plus d'information, d'outils et de perspectives possibles venant de toutes les disciplines. Pendant mon stage le CIESIN a organisé un colloque sur le changement climatique où un scientifique, étudiant sur l'influence de la température sur les zones de conflits, côtoyait des personnes venues parler de Geodesign ou encore rencontrait le créateur du site OpenStreetMap. Une telle diversité de profils et d’approches est une pratique répandue dans tout Columbia.
Quel est votre souvenir le plus marquant de votre passage à Columbia ?
Je suis la première et la seule X à avoir choisi la filière Génie Civil/architecture durable. Ne connaissant auparavant personne ayant suivi le même cursus, j'ai eu l'opportunité de m'immerger complètement dans le master et de rencontrer les élèves. Rester dans son cocon n'est pas une fatalité à Columbia et à New York ! Une partie très importante de l’expérience à Columbia est la rencontre avec des gens différents, très spécialisés dans chacun de leur domaine, et qui viennent d'un peu partout dans le monde. Ce n’est pas du networking, mais plus une occasion.
Propos recueillis par Alessia Lefebure, Directrice du programme Alliance à Columbia University