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Des projets bio-inspirés
Un emballage écologique
Dans leur projet récompensé par le 3e prix, Léon Rembotte et Thomas Metzger se sont attaqués au problème des déchets générés par les emballages alimentaires, majoritairement fabriqués à partir de produits issus de l’industrie pétrochimique ni recyclables ni biodégradables. Les deux étudiants ont cherché en particulier une alternative aux barquettes utilisées pour la distribution de viande découpée. Le résultat de leur réflexion est le BioWrap, un procédé d’emballage en deux étapes.
Le morceau de viande serait d’abord trempé dans un gel bactéricide composé de longues chaînes carbonées insaturées et de salicylaldéhyde. Les chaînes carbonnées insaturées empêche la condensation d’eau. Elles s’inspirent de la composition du gel secrété par la guêpe solitaire, qui préserve ainsi les provisions qu’elle prépare pour ses larves. La salicylaldéhyde, elle, a de nombreux effets anti-microbiens et se retrouve dans les sécrétions des larves de certains scarabées. La seconde étape de l’emballage consiste à tremper l’aliment dans un bain de cire liquide semblable à celle du palmier-dattier. En durcisant, elle forme une une barrière imperméable et résistante aux chocs modérés. Pour ouvrir le Biowrap, il faudra briser la couche de cire puis rincer afin d’éliminer le gel, qui est néanmoins comestible.
Gérer les ordures ménagères
Prix « coup de cœur », Matthieu Oriot a imaginé une solution bioinspirée pour gérer l’évacuation des déchets de Dakar, la capitale du Sénégal. La ville ne dispose en effet pas d’une collecte officielle des ordures et une solution classique reposant sur des grands camions-poubelles seraient trop onéreuse. Il se trouve que les abeilles à miel doivent aussi débarrasser la ruche de leurs déchets. Elles procèdent en trois étapes. La collecte, le compactage en petites boulettes et le transport en dehors de la ruche. D’autre part, le réseau lymphatique évacue les déchets cellulaires dans notre organisme, sans besoin de l’action d’une pompe comme le cœur, mais au contraire grâce aux mouvements du corps, tels ceux de la respiration.
A partir de ces deux exemples, le système imaginé pour traiter les ordures de Dakar consiste d’abord à les collecter en dix points à l’aide de petits camions, où ils seraient compressés en paquets de 50 kg (à l’image des boulettes des abeilles). Puis ces paquets seraient évacués par des particuliers lors de leur déplacement domicile-travail en cinq points de récupération (c’est-à-dire en utilisant des mouvements qui existent déjà, comme la circulation dans le réseau lymphatique). Enfin les déchets seraient transférés vers la décharge. Matthieu Oriot a effectué une analyse économique en première approximation du coût de cette solution biomimétique. Il espère pouvoir mener des études supplémentaires pour aller plus loin.
Ces travaux ont été menés dans le cadre de l’enseignement de la démarche biomimétique (MEC574) donné par Emmanuel De Langre, professeur à l'École Polytechnique.
>En savoir plus sur le site de l’association Ile de Science Paris-Saclay