La chaire Blockchain@X passe au crible les enjeux des CBDC

Dans des sociétés de plus en plus connectées et digitalisées, le rôle des banques centrales dans la gestion des paiements et de la monnaie est de plus en plus remis en question.

Au cours de ces dernières années, de nouvelles options sont apparues en matière d’infrastructures numérique publiques, notamment dans le domaine des paiements et de la monnaie. Les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) sont un ensemble de projets proposant de nouvelles formes de monnaie numérique.

Bien qu'inspirées initialement par les crypto-monnaies, les CBDC en diffèrent à la fois dans leurs objectifs et dans certains éléments de conception. La récente publication par le gouvernement américain d’un rapport incluant un cadre numérique pour les actifs numériques est un nouveau mouvement positif vers l'utilisation de CBDC.

Le rapport CBDC de la chaire Blockchain@X de l’École polytechnique constitue la synthèse la plus complète à ce jour sur le sujet des monnaies numériques de banques centrales.

Il présente les enjeux économiques, politiques et techniques en lien avec la recherche institutionnelle, universitaire et les praticiens des CBDC. Trois études de cas à des stades de développement différents permettent d’analyser la mise en place de ces initiatives :  le Sand Dollar aux Bahamas, E-CNY en Chine et le Digital Euro.

Le rapport fait apparaître plusieurs points critiques des systèmes de paiement, déterminants pour appréhender leur évolution dans un environnement interconnecté et numérisé.

• Il n’y a pas de disparition du liquide en général mais un besoin accru de paiements numériques.
• La question du rôle adéquat de la banque centrale dans les paiements et l’économie est encore débattu théoriquement et en pratique.
• Dans le système actuel, les données de paiement sont insuffisamment protégées et partagées, notamment du fait des règles anti-blanchiment.
• Techniquement, il serait possible de concevoir des CBDC qui comporteraient les garanties de vie privée du liquide. En pratique, ce n’est pas la voie privilégiée.
• Les projets de CBDC mettent en avant les objectifs d’inclusion financière, mais ne sont pas toujours conçus pour.
• Il y a un enjeu géopolitique au développement de CBDC. En particulier, plusieurs initiatives de plateformes régionales ou internationales pour faciliter les échanges transfrontaliers pourraient leur donner une résonance particulière.
• Il est probable que beaucoup de projets n’aboutissent pas, mais la recherche menée sur le sujet permet aux acteurs impliqués de mieux aborder les défis actuels.

À travers quatre axes que sont la cryptographie, le consensus, les contrats intelligents, et les actifs numériques, la Chaire « Blockchain@X », soutenue par Capgemini, Nomadic Labs et la Caisse des Dépôts, soutient une équipe de recherche et propose une offre d’enseignement sur les blockchains. Portée par Daniel Augot et Julien Prat, la Chaire ambitionne de répondre aux questions posées par l’application de la blockchain à des domaines tels que les données de santé, les chaînes logistiques, la finance décentralisée, les monnaies numériques de banque centrale, ou des projets de développement durable.