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La Première ministre clôture les cérémonies du cinquantenaire de l’entrée des femmes à l’X
La Première ministre, Élisabeth Borne (X81), a clôturé la grande soirée organisée le 15 novembre par l’École polytechnique, point d’orgue des manifestations qui ont célébré au cours des derniers mois le cinquantenaire de l’entrée des femmes à l’X.
Elle a plaidé à cette occasion en faveur de la mixité dans les études et les carrières scientifiques et appelé à « avancer, briser les stéréotypes pour faire venir les jeunes femmes aux études puis aux métiers scientifiques ».
« Depuis 50 ans, les promotions (de l’École polytechnique) se sont en partie féminisées, mais nous sommes encore loin du compte », a déclaré Élisabeth Borne à l’occasion de cet événement organisé à l’École militaire et réunissant de nombreuses polytechniciennes, représentantes et représentants de la communauté des X mais aussi 50 lycéennes qui aspirent à poursuivre des études scientifiques, accompagnées de leur professeur.
Eric Labaye, le président de l’École polytechnique et de l’Institut Polytechnique de Paris, a aussi souligné dans une allocution que «L’École souhaite être plus mixte encore, et ne se satisfait pas du nombre de femmes en cycle ingénieur aujourd’hui.»
« L’X vise ainsi un objectif de 30% de femmes d’ici 2026 au sein de ses cursus et 40% de femmes en termes de recrutement d’enseignantes-chercheuses sachant que le comité exécutif de l’X a atteint cette année une présence de 45% de femmes en son sein », a dit Eric Labaye.
« Cet événement est l’occasion de rendre hommage aux parcours des polytechniciennes qui se sont succédés sur les bancs de l’École depuis 50 ans, c’est aussi l’occasion de regarder vers l’avenir et j’aimerais adresser un mot aux 50 lycéennes présentes ce soir et à travers (elles) à toutes les lycéennes de France », a souligné Elisabeth Borne. .
« Il n’y a pas de destin tracé, il n’y a pas de destin masculin ou féminin, il n’y a que l’envie, le travail et le talent. Alors ne vous laissez pas dire qu’une filière n’est pas faite pour vous, ne vous laissez jamais dire qu’un métier ou un rêve ne s’écrit qu’au masculin. Quels que soient vos rêves, il y aura toujours des oiseaux de mauvais augure prisonniers des clichés, des craintes et des conservatismes qui vous diront que ce n’est pas possible. Faites-les mentir, votre genre ne doit pas être une question », a poursuivi la Première ministre.
Elle avait auparavant évoqué les grandes figures féminines qui ont marqué l’histoire de l’X, citant la première d’entre elle, la mathématicienne Sophie Germain (1776-1831) alias Antoine Auguste Leblanc, qui avait dû se travestir pour accéder à une École fermée aux femmes de sa création en 1794 jusqu’en 1972.
La Première ministre a aussi rappelé le souvenir de Claudine Hermann, première professeure à l’X, disparue en 2021. Elle a particulièrement salué, parmi les nombreuses polytechniciennes présentes pour cet événement, Anne Duthilleul-Chopinet, l’une des sept premières femmes admises à l’X et major d’entrée, Marion Guillou (X73), première et jusqu’à présent seule ancienne présidente du conseil d'administration de l’X et Laura Chaubard (X99), première directrice générale de l’X, nommée, le 5 octobre 2022.
Temps d’échange
Accompagnée d’Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Borne a échangé avec quelques lycéennes, des élèves polytechniciennes, des polytechniciennes récemment diplômées et deux des premières diplômées de l’X, Anne Duthilleul-Chopinet et Dominique Senequier (X72).
L’intervention de la Première ministre avait été précédée de la projection du film « Polytechnicienne », un documentaire de Pauline Pallier, produit par l’École et Magneto, croisant les témoignages de sept polytechniciennes : Aude Nyadanu (X2011), fondatrice et dirigeante de la start-up Lowpital, Sonia Fliss (X2000), enseignante-chercheuse à l’ENSTA Paris, Christel Heydemann (X94), directrice générale du Groupe Orange, Laurence Jacques, (X88), directrice générale d’EcoXtract, Anne-Marie Lagrange (X82), astrophysicienne, Dominique Senequier, présidente et fondatrice d'Ardian, et Anne Duthilleul-Chopinet.
Leurs témoignages ont alimenté les débats d’une table ronde, animée par Valérie Lion, rédactrice en chef du Pèlerin et membre du collectif ViveS, sur le thème : « Sciences et mixité : comment résoudre l’équation ? », qui a réuni Sarah Lamaison (X2012), fondatrice et directrice générale de Dioxycle, Christel Heydemann, Oumaïma Bouanane, élève de la promotion 2020, Olivier Andriès (X81), directeur général du Groupe Safran et Clémence Perronnet, sociologue et auteure de l’essai : « La bosse des maths n’existe pas, rétablir l’égalité des chances dans les matières scientifiques ».
L’École et sa communauté se sont mobilisés tout au long de l’année au travers de nombreux temps forts pour célébrer le cinquantenaire de l’ouverture du concours du cycle Ingénieur polytechnicien aux femmes. Une exposition intitulée « Cinquante ans de féminisation de l’X : Célébrer et Inspirer », consacrée à la féminisation de l’X et présentant les parcours inspirants de ses anciennes, a été inaugurée le 31 mars en présence de nombreuses d’entre elles, mises à l’honneur à cette occasion.