Le rapport final France Très Haut Débit coordonné par Pierre-Jean Benghozi, professeur à l’X

Le rapport France Très Haut Débit rédigé par un comité d’évaluation présidé par Pierre-Jean Benghozi, professeur à l’X, a été remis le 11 janvier à Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Lancé en 2013, le Plan France Très Haut Débit a atteint ses objectifs selon le rapport qui souligne les impacts économiques et sociaux positifs du déploiement du très haut débit sur l’ensemble du territoire.

Texte : Dix ans après son lancement par le gouvernement français le Plan France Très Haut Débit a atteint ses objectifs en termes de couverture comme par ses impacts économiques et sociaux très positifs, selon un rapport final d’évaluation remis le 11 janvier au ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunication, Jean-Noël Barrot.

« Le succès dépasse les changements politiques et il y a eu une forme de continuité du portage de ces projets, qui rend aujourd’hui le déploiement beaucoup plus rapide dans les zones d’initiative publique», a relevé Pierre-Jean Benghozi, directeur de recherche au Centre de recherche en gestion de l’Institut interdisciplinaire de l'innovation (I³-CRG*), professeur à l’X et président du comité d’évaluation qui a préparé le rapport.

Les enjeux de l’après-plan

Le Plan France Très Haut Débit visait à couvrir l’ensemble du territoire national en très haut débit à l’horizon de la fin 2022 en mobilisant un investissement public de 13,3 milliards d’euros pour équiper 18 millions de locaux (43% de la population répartis sur 90% du territoire), sur un coût total – public et privé – de 35,7 milliards d’euros pour 43 millions de locaux. Le rapport fait état d’une couverture aujourd’hui à 99% obtenue grâce à un mix technologique (fibre, DSL, coaxial, 4G, satellite...) avec une nette prépondérance de la fibre.

A l’occasion de la remise du rapport, Pierre-Jean Benghozi a souligné qu’il fallait aussi « se concentrer sur les enjeux de l’après-plan » : abonnements, appropriation réelle du THD, adaptation des réseaux à la montée en gamme, aux développements technologiques à venir, aux crises climatiques…Il faudra s’assurer qu’en 2030, lors de l’extinction du réseau cuivre, la fibre sera 100% disponible, « pour une transition fluide », a-t-il prévenu.

« On a pensé le déploiement sans anticiper suffisamment la maintenance et la résilience de ces futurs réseaux. Or, le réseau fibre optique a été construit pour quelques dizaines d’années et devra être maintenu dans de très bonnes conditions afin d’être disponible dans cinquante ans » a ajouté Pierre-Jean Benghozi.

 « La leçon à tirer du plan France THD et de son succès, c’est l’importance de la continuité dans l’action, le rôle de la régulation et l’importance de la concertation et la coopération qui ont très bien fonctionné entre État, collectivités et opérateurs. Ce sont aussi les bases sur lesquelles il faudra construire le futur de ces réseaux comme, plus généralement, le développement d’autres infrastructures », a-t-il conclu.

* I³-CRG : une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris, Télécom Paris, Mines ParisTech