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Les X et la Planète – Les Entrepreneurs – Sarah Lamaison - La fille de l’Océan

La série les X pour la planète propose de présenter les parcours ou les initiatives de polytechniciens qui ont œuvré et œuvre encore à préparer un monde plus soutenable. Elle comporte cinq volets : Les Précurseurs, les Entrepreneurs, les Chercheurs, les Acteurs et les Managers. Cet épisode du volet Entrepreneur présente l’itinéraire de Sarah Lamaison (X2023) et les ambitions de la start-up qu’elle a créé Diocycle.
18 déc. 2023
Soutenabilité, Portraits

Elle dit avoir perdu son accent du Sud-Ouest natal en classe préparatoire à Paris où tout le monde se moquait d’elle parce qu’elle prononçait Jâune et Rôse. En l’écoutant bien, il en reste encore quelques traces car peut-on oublier jamais le pays d’où l’on vient ? Pourtant Sarah Lamaison en a vu du pays, du plateau de Saclay au sud de Paris où est installée l’École polytechnique qu’elle rejoint en 2012 pour intégrer ensuite le Corps des Ponts, des Eaux et des Forêts à la Californie pour un Postdoc à Stanford University après une thèse au Collège de France sur les techniques catalytiques de conversion du CO2 et un passage sur les rives de la Cam en Angleterre pour étudier la photosynthèse artificielle.

Mais c’est l’appel de l’Océan près duquel elle a grandi qui l’a poussée vers les sciences et la chimie en particulier, puis l’entrepreneuriat, comme elle le raconte.

"J’ai grandi une partie de mon enfance près de l’Océan. C’est très important pour moi, notamment toutes les questions de pollution au plastique. Je me suis rendu compte que les sciences étaient une bonne façon de lutter contre ça. Essayer de comprendre les choses plutôt que les craindre pour reprendre le mot de Marie Curie. J’ai décidé de faire une prépa et une thèse ensuite pour vraiment comprendre les choses, pour essayer de faire quelque chose, d’avancer. Au début j’ai choisi d'attaquer le problème sous l’angle des plastiques (et de la pollution associée) avant de réaliser que l'angle du CO2 permettait d'englober le problème de la pollution encore plus largement puisque tout produit organique (dont les plastiques) finit sous forme de CO2 une fois brûlé. C’est comme cela que j’ai fini par travailler sur le CO2."

Inventrice de 13 familles de brevets autour de la valorisation des émissions carbonées en produits chimiques et carburants durables, Sarah Lamaison a lancé Dioxycle en Janvier 2021 avec David Wakerley, qu’elle a rencontré à Cambridge. Dioxycle met à l’échelle ces technologies dites de photosynthèse artificielle pour aider les industriels à valoriser leurs émissions carbonées et ainsi les réduire de manière économiquement viable.

Installée en France et en Californie, Dioxycle a été lauréate du concours i-lab, sélectionnée au sein du programme Breakthrough Energy Fellowship, fondé par Bill Gates, pour soutenir des technologies de décarbonation de rupture.

L'équipe Dioxycle compte aujourd'hui 20 personnes issues de 10 nationalités comptant plus de 70% de docteurs et innovant à chaque niveau (chimie, système, procédés industriels) pour développer la technologie de production d'éthylène durable la plus efficace et compétitive au monde. Cette technologie d'électrolyse de rupture a séduit de grands investisseurs spécialisés (Breakthrough Energy Ventures, Lowercarbon Capital et Gigascale Capital, fondé par l'ancien CTO de Facebook) auprès desquels elle a réalisé une levée de fonds de 17 millions de dollars en juillet 2023.

Sarah Lamaison a reçu en 2020 le prix Jeunes talents L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science. Elle fait partie des nominés du Palmarès des inventeurs paru dans le magazine français Le Point du 22 juin 2023 ainsi que de la liste 30 Under 30 dans la catégorie "Industry & Manufacturing" du magazine Forbes.

Si de jeunes X lisent cet article, "j'aimerais leur conseiller de faire de la science, de travailler sur des sujets difficiles non-résolus qui sont importants pour eux, la société, la planète. Je leur conseillerais aussi de toujours chercher à travailler avec des gens passionnés, qui recherchent l'excellence, qui n'ont jamais l'impression d'être arrivés ou d'avoir réussis", dit Sarah Lamaison. "Je crois qu'il n'y a rien de plus satisfaisant que de dévouer son énergie et sa carrière, sans ménagement et en équipe, à une cause plus importante et que travail permet de tout dépasser…sauf les lois de la physique."

Lien vers les autres épisodes :

Des X pour la Planète – Les Précurseurs - François Arago – Les forêts et le climat

Des X pour la Planète – Les Précurseurs - La dynastie Becquerel

Des X pour la Planète – Les Précurseurs - Georges Fabre – L’X qui plantait des arbres

Des X pour la Planète – Les Entrepreneurs – Antoine Guyot – Atomic Man

Des X pour la Planète - Les Entrepreneurs - Nicolas Cruaud - Anthropocite contre Anthropocène

 

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