L’X accueille la 15ème édition de l'IPT

L’École polytechnique a accueilli la 15ème édition du Tournoi International de Physique réunissant cette année du 23 au 29 avril 18 équipes venues d’établissements internationaux d’enseignement supérieur. Après avoir remporté le Tournoi trois fois, l'X est arrivée en cinquième position.
28 avr. 2023
International, Éducation, Classements, Physique

Le département de Physique de l’École polytechnique a organisé conjointement avec la Société Française de Physique (SFP) le Tournoi International de Physique (International Physicists'Tournament, IPT) sur le campus du 23 au 29 avril.

La manifestation a réuni 18 équipes de six étudiants venues d'institutions d'enseignement supérieur et de recherche françaises et internationales, reconnues dans le domaine de la physique.

L'équipe de l'X, arrivée en cinquième position à l'issue des épreuves, était composée de trois filles et trois garçons, tous en deuxième année du cycle ingénieur : Léa Bohbot, Martin Chatel, Matthieu Couturier, Zayneb El Omari El Alaoui, Marine Le Chatelier et Hugo Schreckenberg. Ils ont travaillé pendant huit mois sous le regard bienveillant de leurs encadrants Hector Abel, doctorant et Aymerich Gaspard (X18).

« Voir l’aboutissement du travail de notre année, appartenir à une équipe soudée, prendre conscience de nos qualités et de nos défauts et enfin être confrontés à tous les autres participants, tout cela constitue une expérience unique », a expliqué Martin Chatel, capitaine de l'équipe.
 

COLLABORATION ET ÉMULATION

L’objectif de la compétition est de faire débattre les participants autour d’une question ouverte qu’ils ont étudiée en amont de la compétition. Dix-sept problèmes inspirés du quotidien ont ainsi été soumis à l’expertise de chaque équipe. Pourquoi, par exemple, est-il possible d’empêcher du miel liquide de s’écouler en tournant simplement sa cuillère sur son axe longitudinal ? Quels paramètres physiques permettent de constituer une couronne de chips Pringles sans colle ni autre élément ? Ou encore dans quelles conditions deux bulles de savon qui se percutent fusionnent ou rebondissent ?

Les équipes doivent répondre à ces questions dotées d’une forte composante expérimentale, interroger une théorie, travailler en autonomie. « Le tournoi se veut à la fois un temps ludique autour de la physique et une formation aux métiers de la recherche adaptée aux étudiants. Leur permettre d’appréhender une vie de chercheur fondée sur le travail collaboratif et l’émulation », souligne Guilhem Gallot, enseignant-chercheur au Laboratoire d’optique et biosciences (LOB) de l’X et vice-président du Tournoi.

Guilhem Gallot est l’un principaux organisateurs de cette édition avec Arnaud Raoux, référent national de l’IPT, et Thibault Fredon, vice-président SFP/IAPS (International Association of Physics Students).

Le tournoi s’organise autour des « Physics Fights ». Lors de ces joutes oratoires, les équipes endossent différents rôles. Les étudiants exposent tour à tour leurs résultats, critiquent de manière constructive le travail de l’autre groupe et modèrent les débats. Au terme de ce marathon scientifique, un jury composé de chercheurs note les trois prestations.

Les équipes de l’université de Varsovie et de l’ENS de Lyon ont remporté cette 15ème édition ex-aequo.

« Je n’ai jamais vu un tel résultat [dans le tournoi], nous avons travaillé dur avant et pendant », commente Jakub Trzaska, capitaine de l’équipe polonaise, rendant aussi hommage à ses camarades lyonnais.


La 15ème édition de l’IPT, présidé par Anastasiia Vasylchenkova, réunissait des ressortissants, entre autres, du Danemark, du Canada, des Etats-Unis, du Brésil ou de la Suède. Concouraient également l’Ukraine et la Russie, à l’origine de la compétition, la première sous ses couleurs, la seconde sous bannière neutre IPT Team.

Une équipe de l’X paritaire

De gauche à droite: Hugo Schreckenberg, Martin Chatel, Zayneb El Omari El Alaoui, Léa Bohbot, Marine Le Chatelier et Matthieu Couturier

Parmi les membres de l’École polytechnique qui ont participé à la 15e édition de l’International Physicists Tournament, trois jeunes femmes : Léa Bohbot, Zayneb El Omari El Alaoui et Marine Le Chatelier. Elles ont disputé les épreuves aux côtés de Martin Chatel, Matthieu Couturier et Hugo Schreckenberg. Les six étudiants en deuxième année du cycle ingénieur se sont inclinés en demi-finale.

Cette équipe paritaire, une première pour l’X, fait écho à l’engagement de l’école en faveur de la féminisation des sciences. « Avant la sélection nationale, nos professeurs nous ont vivement encouragées [les jeunes femmes] à oser nous présenter, à ne pas nous censurer », explique Marine. « Notre présence montre aux filles qu’elles ont leur place et qu’elles peuvent le faire », complète Léa. Pour autant, plus question de filles ou de garçons une fois l’équipe constituée. « Nous n’avons jamais relevé la moindre différence entre nous, ni avec les autres membres du tournoi. Nous sommes tous et toutes des participants », précise Zayneb. Marine insiste d’abord sur la fierté de l’équipe d’être arrivée première lors de la sélection nationale et de représenter l’X.

Les 17 questions ouvertes à traiter pour le tournoi sont répartis entre les six jeunes gens, certains travaillent seuls, d’autres à deux. Pour préparer la compétition, ils disposent d’un emploi du temps adapté et de l’appui d’encadrants à l’écoute. « Tout le matériel dont nous avons besoin est à notre disposition », poursuit Zayneb. « Il s’agit d’un travail de recherche, nous réalisons de nombreuses expériences, nous travaillons sur la théorie, nous discutons avec les chercheurs. Nous sommes autonomes », souligne Léa.

Deux des principales difficultés résident dans le manque de temps et la constitution d’une bibliographie, notamment autour de problèmes qui n’ont pas été balisés ou très peu investigués par la communauté scientifique. Et les manipulations s’avèrent parfois décevantes. « Nous pouvons passer des journées entières sur certaines expériences, qui au final ne donnent rien », souligne Zayneb.

Un exercice de patience qui a permis aux trois jeunes filles de déterminer ce qu’elles aiment faire. La physique expérimentale pour Zayneb, la recherche plutôt en entreprise pour Marine. Léa hésite elle entre recherche académique ou industrielle, mais elle trouve une inspiration dans « un long travail difficile intellectuellement que l’on poursuit sur une longue durée ».

Une semaine de tournoi

Ouverture de l'IPT 2023 dans l'amphithéâtre Gay-Lussac
L'équipe de l'X à l'oeuvre
Quand le jury se prononce
Le temps d'une pause
Cérémonie de clôture dans l'amphithéâtre Poincaré
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