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L’X, l’innovation et les vaccins
Longtemps parents pauvres d’une industrie pharmaceutique en quête de de blockbusters très rentables, les vaccins ont connu un retour en grâce spectaculaire avec la pandémie de Covid-19. La rapidité du développement des vaccins contre le SARS COV-2 a surpris avec des premiers produits disponibles moins d’un an après son identification quand il faut en général une dizaine d’années pour mettre au point et homologuer un nouveau vaccin par les autorités de santé. Une performance qui doit beaucoup à la coopération scientifique internationale et aux financements massifs alloués à la recherche, en particulier aux Etats-Unis, mais qui est aussi le fruit d’une rupture technologique. Les deux premiers vaccins contre la Covid-19 à avoir réussi avec succès les essais cliniques (ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna) s’appuient en effet sur la technologie dite de l’ARN Messager élaborée sur plusieurs décennies, mais qui n’avait encoure jamais été éprouvée sur l’homme.
Sans nécessairement recourir à cette technologie innovante, deux start-up issues de l’écosystème de l’X ou fondées par d’anciens polytechniciens sont emblématiques de ce renouveau des vaccins.
Altevax : Synthétiser la mélanine pour doper le système immunitaire
Co-fondée en 2016 par Victor Vadaneaux (X 83), spécialiste des biotechs et du management d’entreprise, et le professeur Antoine Carpentier de l'hôpital Saint-Louis (Paris), Altevax a développé un traitement d’immunothérapie sur la base d’un brevet sur le pouvoir de la mélanine de doper l’efficacité des peptides et de déclencher une forte réponse immunitaire des cellules T cytotoxiques. La start-up a testé son vaccin thérapeutique sur des modèles animaux et a réussi à synthétiser la fabrication de la mélanine qui existe à l’état naturel chez l’homme et à faire son scale-up industriel. Sa technologie immunologique s’appliquant aux cancers et aux maladies infectieuses, Altevax prépare la première phase des essais cliniques en se concentrant en priorité sur le traitement du glioblastome, les tumeurs cérébrales malignes les plus fréquentes chez l’adulte, ainsi que celui du Covid-19.
Osivax : le graal du vaccin universel
Alors que la question de la mutation du Sars Cov 2 a soulevé des questions sur l’efficacité des vaccins développés pour le contrer, Osivax a imaginé un vaccin anti-Covid qui n’utilise pas comme antigène la protéine S, très exposée aux mutations, comme tous les vaccins actuels, mais la protéine de la nucléocapside (N) interne au virus, beaucoup plus stable. La protéine N ne participant pas à l’infection des cellules, elle ne suscite pas d’anticorps. Pour son projet, la société lyonnaise, fondée en 2017 par Alexandre Le Vert (X99), ancien directeur général du spécialiste de la vaccination contre la leptospirose Imaxio, a bénéficié d’un financement de la Banque Publique d’Investissement (BPI) de 15,1 millions d’euros. La société prévoit d’entrer en essais cliniques début 2022 en collaboration avec l’AP-HP qui pilotera l’essai. Osivax travaillait déjà sur un vaccin universel contre la grippe.