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ThrustMe décroche un premier contrat avec l’Agence Spatiale Européenne
ThrustMe annonce son premier contrat avec l’Agence Spatiale Européenne (l’ESA) pour développer une technologie de pointe dans le domaine de la propulsion spatiale, permettant de pallier les problèmes liés à l’essor du nombre de constellations de satellites.
ThrustMe est né d’une volonté de répondre aux besoins de propulsion spatiale du marché croissant des constellations de satellites et d’ainsi permettre à l’industrie spatiale de rester viable économiquement et environnementalement. ThrustMe dispose pour cela d’un portfolio de systèmes de propulsion clés en main qui répondent aux besoins de différents types de satellites et de missions.
Les systèmes de propulsion actuellement disponibles sur le marché ne sont pas adaptés pour la nouvelle génération de satellites. Les systèmes de propulsion chimique requièrent des quantités d’ergol (« essence ») trop importantes, tandis que les systèmes de propulsion électrique traditionnels ont besoin de trop de puissance électrique pour fonctionner et sont bien trop complexes pour mettre en place des processus de production et d’intégration simplifiés. « La plus grande difficulté réside dans l’ergol. En effet, les gaz pressurisés présentent des risques importants lors des lancements et augmentent considérablement les coûts directs et indirects, en particulier les coûts liés aux tests, à la qualification et à l’intégration du satellite dans le lanceur » explique Ane Aanesland, PDG de ThrustMe.
ThrustMe a déjà obtenu des résultats sans précédents et compte bien continuer dans cette voie grâce à son nouveau système de propulsion électrique répondant aux besoins de l’industrie. En 2019, l’entreprise a réussi une première mondiale en faisant fonctionner le premier système de propulsion à iode sur un satellite, lui-même construit par SpaceTy, une des premières entreprises commerciales spatiales Chinoise.
«Nous avons exploité la technologie de notre système à gaz froid, l’I2T5, qui fut lancé dans l’espace l’année dernière et qui est le premier système de propulsion au monde à utiliser de l’iode. Notre nouveau système de propulsion électrique, le NPT30, utilise non seulement de l’iode comme ergol, mais combine aussi des technologies innovantes pour générer le plasma et neutraliser le faisceau d’ions en sortie du propulseur. Ces technologies ont été développées par ThrustMe à partir de 2017 etont déjà atteint des niveaux de maturité avancés grâce à des campagnes de qualification poussées» précise Dmytro Rafalskyi, Directeur Technique de ThrustMe.
Alors que la plupart des systèmes de propulsion électrique utilisent actuellement du xénon comme ergol, il devient évident que ce n’est pas une solution viable sur le long terme car la demande en xénon du secteur spatial sera le double de ce que la production mondiale pourra fournir dans les 5 à 10 prochaines années. C’est une des raisons pour lesquelles SpaceX s’est tourné vers le krypton pour sa constellation de satellites Starlink. « Mais le krypton n’est qu’une solution palliative en attendant que de meilleures alternatives arrivent », commente Ane Aanesland.
L’iode fait partie de ces alternatives. Il est reconnu comme une solution des plus prometteuses depuis plus de 10 ans par la communauté scientifique car il offre de multiples avantages. Son utilisation par rapport au xénon par exemple permet de diminuer drastiquement les coûts (d’approvisionnement, de qualification, de développement), de simplifier le stockage et d’en augmenter la densité. Surtout, l’iode offre des performances de propulsion similaires voir meilleures que celles du xénon. L’ESA et la NASA ont chacune initié des programmes de R&D pour le développement de technologies compatibles avec l’iode, mais jusqu’ici seul ThrustMe a pu effectuer des tests en situation réelle et démontrer la pertinence et l’efficacité de tels systèmes dans l’espace.
Le Centre National d’Études Spatiales (CNES) a aussi soutenu le développement de technologies pour l’iode de ThrustMe via son programme de R&T.
*LPP : CNRS, École polytechnique, Sorbonne Université, Université Paris-Saclay, Observatoire de Paris.