Valérie Pécresse à l’X sur les retombées positives des JO de Paris

Quel héritage laisseront à la région Île-de-France les Jeux Olympiques (JO) et paralympiques de Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août pour les premiers et du 28 août au 8 septembre pour les seconds ? C’est à cette question que s’est attachée à répondre Valérie Pécresse, présidente de la région francilienne, lors d’une table ronde avec les élèves-ingénieurs à l’X jeudi 7 septembre.

Parmi les projets d’envergure qu’il faudra poursuivre, elle a cité : la transition écologique, le sport et l’innovation.

Dans son mot d’accueil, Eric Labaye, président de l’École polytechnique et de l’Institut Polytechnique dont l’X est un des membres fondateurs, avaient lui aussi mis en exergue ces défis pour le développement et l’aménagement de la région portés par Valérie Pécresse dans le cadre de ses fonctions et des JO. Il avait également salué la contribution de l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au façonnement du plateau de Saclay sur lequel se déploie le campus de l’X.

 « Les projets [de la région] nous concernent à double titre : parce que nous vivons en Île-de-France, mais aussi parce que l’X et l’IP Paris sont engagés sur ces problématiques de développement durable, de mobilité, d’environnement au service de l’intérêt général », avait-il rappelé. « L’ambition de l’école depuis 230 ans est de former les leaders qui sauront apporter des solutions à ces grands problèmes sociétaux, environnementaux et technologiques. »

Dans son intervention, Valérie Pécresse a largement insisté sur la nécessité de s’engager sur la voie de la soutenabilité. « La transition écologique est au cœur du message des Jeux Olympiques et Paralympiques. Le premier héritage des Jeux Olympiques sera de faire du sport un élément de cohésion nationale et de faire de la France une grande nation du sport, ce que nous ne sommes pas », a-t-elle indiqué, relevant que l’X est l’une des rares écoles dont le concours d’entrée comprend des épreuves physiques. Facteur de santé et d’épanouissement, la pratique sportive joue un rôle essentiel dans la formation de ses étudiants et les élèves du cycle ingénieur y consacrent quatre à six heures par semaine durant leur scolarité.

L’objectif est que les infrastructures, créées ou rénovées pour les JO, servent ensuite à l’ensemble de la population francilienne. Saint-Quentin-en-Yvelines deviendra ainsi un territoire de référence pour le vélo, tout en permettant une mise en valeur de la biodiversité. « Les valeurs du sport sont profondément éducatives », a dit Valérie Pécresse.

Mobilités et innovations

La révolution des transports, lancée avant les JO, se poursuivra ensuite, avec toutes les innovations qu’elle devrait engendrer. Le Grand Paris Express, ce projet de transport public et d’aménagement, composé de quatre lignes de métro automatique et de l’extension des lignes 11 et 14, permettra ainsi de se déplacer plus facilement de banlieue à banlieue sans passer par Paris et de limiter l’usage de la voiture. « Le Grand Paris Express, c’est le doublement du réseau d’Ile-de-France, 330 km de métro, 70 nouvelles gares et, à côté de ce projet, l’ensemble de la révolution des transports qui va s’installer d’ici 2030 », a détaillé Valérie Pécresse. « Bus propres, transports à la demande, Vélo Île-de-France -aménagement du réseau francilien de pistes cyclables - matériels roulants neufs… : toutes les mobilités devraient ainsi changer », a-t-elle poursuivi.

Une innovation mondiale devrait également faire son apparition pour les JO: le eVTOL (Electric Vertical Take-Off), un taxi volant électrique, à décollage et atterrissage vertical.

Là encore, les propos de Valérie Pécresse soulignant l’importance de l’innovation rappelaient qu’elle constitue également l’un des piliers de l’X. « Nous soutenons le développement de nombreuses start-up dans le domaine de l’IA de la high tech… Nos formations et notre recherche s’appuient sur 23 laboratoires, plus de 500 chercheurs et six centres interdisciplinaires qui auront la vocation à apporter des solutions aux problématiques de matériaux, aux questions du climat, de la sécurité, de la santé », avait détaillé Eric Labaye.

 Enfin, Valérie Pécresse a évoqué l’accessibilité des transports, qu’elle considère comme autre enjeu de la compétition multisports mondiale, expliquant que les Jeux Paralympiques la placeront sous les feux des projecteurs. « L’accessibilité des transports est au cœur des Jeux Paralympiques. Nous nous sommes engagés à ce que 65% des gares soient accessibles », a expliqué Valérie Pécresse. « En revanche, a-t-elle ajouté, on ne pourra pas rendre le métro 100% accessible. C’est impossible. Le métro [parisien] est un métro historique, dans le cœur de Paris historique. Cela coûterait 2 milliards d’euros, mais au-delà du coût l’impact chantier est absolument colossal. Mais tous les nouveaux métros, tous les nouveaux RER seront accessibles. »

« Servir, une belle vocation »

Au cours de l’échange avec les étudiants qui a suivi son intervention, Valérie Pécresse a également été interrogée sur les raisons de son engagement en politique. « Ce qui me faisait vibrer, c’était de servir. J’avais besoin de me sentir utile. Tout le monde décrie la politique, mais [les politiques] ont un vrai pouvoir de transformation de la société. Il n’est pas forcément nécessaire d’être président de la République pour changer la vie des gens, a-t-elle dit dans un sourire, évoquant sa candidature malheureuse à l’élection présidentielle de 2022. « Servir c’est une belle vocation. »

Valérie Pécresse s’est également entretenue avec Eric Labaye, Laura Chaubard, Directrice Générale de l’X, Dominique Rossin, Directeur de l’Enseignement et de la Recherche de l’École, Julie Chabroux, directrice de projets stratégie et transformation, Laure Fau, Secrétaire Générale, Eric Moulines, enseignant-chercheur, et Philippe Drobinski, directeur du Laboratoire de Météorologie Dynamique et du centre interdisciplinaire Enery4Climate.

Elle a également visité le Drahi X Novation Center, le Centre d'Entrepreneuriat et d'Innovation de l'École polytechnique.