Projet fondateur du Grich

(Septembre 2008)

Le projet de cette équipe pluridisciplinaire se place dans la continuité des réflexions initiées à l’occasion du colloque « Culture et Mémoire : quelles représentations ? », organisé en 2007 à l’École Polytechnique et qui a donné lieu à une publication : C. Hähnel-Mesnard, M. Liénard-Yeterian, C. Marinas (dir.), Culture et mémoire. Représentations contemporaines de la mémoire dans les espaces mémoriels, les arts du visuel, la littérature et le théâtre, Palaiseau, Éditions de l’École Polytechnique, 2008. Ces recherches avaient pour objectif d’interroger les formes et les modalités contemporaines de la représentation de la mémoire de conflits et de violences historiques du XXe siècle, notamment dans les différents domaines artistiques, les espaces mémoriels et les médias. 
Il s’agit à présent d’étendre le cadre spatio-temporel à la période moderne et contemporaine et d’élargir les approches en choisissant comme axe principal de l’interrogation les tentatives individuelles et/ou collectives de se construire ou de se reconstruire face à l’Histoire, qu’il s’agisse de temps de crise ou des mouvements du temps long. 

Le projet s’appuiera sur la diversité et la richesse des langues enseignées au sein du Département des Langues et Cultures et des aires culturelles qui leur correspondent. Monde anglophone, monde hispanique, monde germanique, monde francophone, Italie, monde arabophone, Japon, Chine, Russie : chacun de ces espaces a évidemment été marqué par des phases de transformation soudaines ou conflictuelles ou encore par des évolutions lentes ayant généré des questionnements identitaires. 

Le groupe s’intéressera aux réactions des individus et des groupes face à ces transformations historiques et à leurs tentatives de se définir face à elles : rejet de l’autre, repli sur soi, phénomènes de crainte ou de ressentiment, (ré-)affirmations identitaires, métissages, phénomènes d’intégration et d’acculturation, travail de mémoire, constitution de récits identitaires, comportements collectifs de rejet, de résistance ou de collaboration, etc. Les travaux du groupe pourront explorer la façon dont ces questions se manifestent dans les œuvres d’art, la littérature, les arts dramatiques, la musique, le cinéma, les médias, les archives et documents exploités par les historiens et civilisationnistes, mais aussi les phénomènes linguistiques. Par ailleurs, on interrogera la place de ces questions dans la transmission du savoir. Le groupe s’intéressera également au regard que les sciences humaines (philosophes, anthropologues, sociologues, géographes) portent sur ces questions.

Les travaux privilégieront les approches transversales et pluridisciplinaires permettant de rapprocher les différentes aires culturelles étudiées par les chercheurs de l’équipe et de les confronter dans une perspective transnationale. Ainsi seront rassemblés et mis en parallèle des champs d’investigation divers afin de dégager des lignes de force nouvelles pour la réflexion du groupe et d’en faire émerger des approches méthodologiques innovantes.
Les regards croisés qu’implique la pluridisciplinarité de l’équipe enrichiront l’axe principal de recherche d’approches multiples et susciteront chez les uns comme chez les autres des interrogations ou des réflexions qui n’auraient pas surgi dans un contexte mono-disciplinaire. La perspective mono-disciplinaire, cependant, ne sera pas négligée et constituera un fondement indispensable aux travaux du groupe.

Les projets pourront prendre des formes diverses : colloques pluridisciplinaires ou monodisciplinaires, journées d’études, rencontres, tables rondes, conférences, publications.