Benoît Schmutz, nouveau titulaire de la chaire professorale Jean Marjoulet de l’École polytechnique

Inaugurée en 2010 dans le cadre de la première campagne de levée de fonds de la Fondation de l’École polytechnique, cette chaire a été créée grâce à la générosité d’Hugues Lepic (X 1984), en mémoire de son grand-père, Jean Marjoulet, lui-même polytechnicien (X 1919). Elle est destinée à un jeune enseignant-chercheur de moins de 40 ans, à fort potentiel, recruté récemment et enseignant à temps plein à l'École polytechnique dans l'un de ses domaines d'excellence. L’enseignant-chercheur titulaire de la chaire professorale Jean Marjoulet peut ainsi utiliser pendant trois ans l’enveloppe de 100 k€ qui lui est allouée pour financer son projet de recherche, à travers notamment le recrutement de post-doctorants et l’achat d’équipements.

Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Paris en section lettres et sciences sociales, Benoît Schmutz est agrégé de géographie. Après une année d’échange à l’Université de Princeton, il a obtenu un master en économie (École d’Économie de Paris) et un master en géographie (Université Paris Nanterre). Il est titulaire d’un doctorat consacré à l’étude de l’accès au logement des immigrés africains en France, qu’il a effectué à l’Université d’Aix-Marseille.

Après un post-doctorat à l’Université Paris-Saclay, Benoît Schmutz a débuté sa carrière aux États-Unis, en tant que chercheur invité à l’Université de Georgetown, puis en tant que professeur assistant à l’Université d’Howard. En 2017, il est nommé professeur assistant au Département d’économie de l’École polytechnique, et professeur associé en 2020. Il est aussi chercheur au Centre de recherche en économie et statistique (CREST / CNRS, ENSAE Paris, École polytechnique - IP Paris, GENES) et à l’Institut des Politiques Publiques.

Spécialiste des questions d’économie urbaine, Benoît Schmutz étudie les mécanismes par lesquels les métropoles urbaines facilitent les interactions humaines. Ces dernières années, il a consacré plusieurs travaux au mouvement des Gilets jaunes qui a illustré l’importance des inégalités socio-économiques entre territoires.

Dans la cadre de la chaire professorale Jean Marjoulet, il s’intéressera notamment au rôle des villes dans différents types d’appariements : entre entreprises et travailleurs, dans la formation de couples ou encore dans la mobilisation politique. Alors que la crise sanitaire a entraîné l’essor du télétravail, il étudiera par exemple les comportements de recherche d’emploi dans l’espace, avec l’objectif de quantifier les barrières géographiques à cette recherche, mais aussi de comprendre pourquoi il existe des limites à la taille des villes.

« Je suis très heureux de succéder à Camille Duprat en tant que titulaire de la chaire Jean Marjoulet, et suis ravi que l’économie soit ainsi mise en lumière. Cette chaire insuffle une bonne dynamique à nos travaux : nous allons pouvoir constituer une équipe et ainsi, monter en compétences », témoigne Benoît Schmutz.