Salon de l’agriculture : Cinq start-up de l’X dans l’AgriTech

La 58e édition du Salon international de l’agriculture de Paris (SIA), grand rendez-vous de l’agriculture et de l’agroalimentaire, s'est déroulé du 26 février au 6 mars après avoir été annulé en 2021 et raccourci l’année précédente en raison de la pandémie de Covid-19. 

Le SIA 2022 a été l’occasion d’annoncer le lancement du nouveau classement Agri20 conçu sur le modèle du Next40, qui regroupe les entreprises les plus performantes et prometteuses de la French Tech. 

Agri20 doit permettre de faire émerger et d’accompagner chaque année 20 entreprises innovantes à fort potentiel dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire dont des startup de l’univers des technologies numériques, des startup maîtrisant les technologies industrielles (robotique, équipements connectés, production d’énergie, nouvelles formes d’exploitations agricoles, nouveaux process alimentaires…) et des startup qui travaillent sur le vivant (génétique, biotechnologies, carbonfarming). Les candidatures sont ouvertes depuis le 28 février et la sélection sera effectuée dans le courant du mois de mai. 

Le gouvernement français avait déjà lancé des initiatives pour soutenir le secteur. Le 30 août 2021, la French AgriTech avait ainsi vu le jour pour accélérer le développement de l’innovation agricole avec une enveloppe de 200 millions d’euros. 

Plusieurs start-up de l’AgriFood et de l’AgriTech ont été fondées ou co-fondées par des alumni de l’X ou sont incubées au sein d’X-Up, le booster de start-up de l’X. Vous trouverez ci-dessous un focus sur cinq d’entre elles :

The GreenData, co-fondée en 2014 par Jérémie Wainstain (X1990), est spécialisée dans la mise en place de solutions Data-Analytics à destination des métiers de l’agriculture et de l’agro-alimentaire. La start-up s’appuie sur des algorithmes et le big data pour développer des outils d’aide à la décision innovants qu’elle propose aux partenaires économiques et institutionnels des agriculteurs ainsi qu’aux industriels de la chaine alimentaire, coopératives et groupes de négoce. Elle a levé 2,5 millions d’euros en 2019 auprès de FIRECA, le fonds d'innovation et de recherche du Crédit Agricole, et de deux autres fonds de capital risque (Paris Region Venture Fund géré par CapDecisifmanagement et UI gestion) ainsi que d’un investisseur individuel. 

Proteme développe une solution d’enrobage alimentaire naturelle pour fruits et légumes qui allonge la durée de vie des denrées protégées. Exploitant des mécanismes de défense naturels contre les agressions biologiques, cette protection agit comme une seconde peau pour les produits et réduit leur respiration. Cet enrobage naturel prolonge la durée de vie des denrées protégées de plusieurs semaines. La start-up Proteme a été fondée par trois ingénieurs aux compétences complémentaires Valentin Sabatet, ingénieur-chercheur en biologie, Benjamin Vignard, spécialisé en agro-alimentaire et Paul Malfoy, spécialisé dans l’agro-marketing. En 2020, Proteme a été lauréat de la Journée entrepreneuriat étudiant et finaliste de la Social Cup. Elle est incubée à l’X-Up le booster de start-up de Polytechnique et a intégré le dispositif “Shaker” du Génopole. 

Fruition Sciences a été créée en 2008 par Sébastien Payen (X1998), ingénieur mécanique spécialiste des nouvelles technologies, et Thibaut Scholasch, œnologue et expert dans le contrôle des effets des stress environnementaux sur la physiologie de la vigne et la qualité du fruit et du vin. La start up développe une offre visant à optimiser la gestion des vignes par l’intégration de toutes données issues de capteurs placés sur le terrain (ou embarqués), d’échantillons et de cartes. Sa plateforme web « 360viti » d’aide à la décision permet de visualiser à tout instant l’état physiologique de la vigne et de prendre des décisions comme l’irrigation, la fertilisation, ou la vendange. Elle s'adresse aux viticulteurs, oenologues mais aussi aux caves coopératives et consultants du monde entier. Lancée aux États-Unis, Fruition Sciences est ensuite revenue s'installer en France, à Montpellier, tout en conservant une entité en Californie.

Farmwise, co-fondée en 2016 par Sébastien Boyer et Thomas Palomares, tous deux X2011 à San Francisco aux Etats-Unis, commercialise un robot autonome de désherbage permettant d’augmenter la productivité agricole et de la rendre plus durable en éliminant l'utilisation des herbicides. FarmWise s'appuie sur une technologie brevetée qui combine l'IA, la vision par ordinateur et la robotique pour éliminer les mauvaises herbes dans les champs de primeurs. Son dernier modèle de robot, le Titan FT-35, se compose d'un tracteur automoteur et d'un outil intelligent qui englobe un ensemble de caméras et de capteurs, ainsi que des bras robotiques. En décembre 2017, après la construction d’un prototype, Farmwise a réalisé une première levée de fonds de 5,7 millions de dollars pour développer son robot de deuxième génération disponible en 2018 et qui lui a permis de démarrer un programme pilote avec deux premiers clients en Californie. En mars 2019, Farmwise s'est associée avec l’équipementier automobile américain Roush, pour construire la troisième génération de ses désherbeurs robotisés, Titan FT-35. En septembre 2019, la start-up a levé 14,5 millions de dollars dans le cadre d'un nouveau round de financement. 

Ÿnsect, co-fondée en 2011 par Jean-Gabriel Levon (X 2005), produit des farines d'insectes destinées à nourrir les poissons et les volailles d'élevage. Ÿnsect exploite des technologies de rupture protégées par 300 brevets issus de 30 familles, lui permettant d’élever des scarabées Molitor et Buffalo dans des fermes verticales à empreinte carbone négative. Elle exporte ses produits dans le monde entier. Ÿnsect est une entreprise du Next 40, certifiée B Corp (une certification octroyée aux entreprises à haute exigence sociale et environnementale). Ÿnsect a construit en 2021 sa troisième unité de production, la plus grande ferme verticale du monde, largement automatisée et baptisée Ynfarm, à Amiens, en France. Elle exploitait déjà deux sites, l’un en France (depuis 2016) et l’autre aux Pays-Bas (depuis 2017). L'entreprise de 200 employés avait bouclé en octobre 2020 une levée de fonds d 425 millions de dollars auprès de fonds d’investissements, de banques et d’institutions publiques.